L’association bordelaise Les Ami.e.s du Sahel m’a invitée à exposer en ses murs et j’ai décidé d’y présenter une première étape de mon projet Capillotractée entamé il y a déjà quelques années. Ce fut l’occasion pour moi non seulement de nourrir ce projet – j’ai réalisé neuf dessins sur le mois de février – mais aussi de faire le point, de décider définitivement où je voulais emmener ce projet et de me fixer une date pour l’achever et le présenter dans sa globalité (sinon je risque de ne jamais lui mettre de point final et donc de ne jamais présenter un travail abouti).
C’est ainsi que j’ai révisé ma note d’intention :
Et que j’ai arrêté la date de décembre 2023 pour clôturer et présenter ce projet parachevé. Pourquoi cette date ? Comme je le rappelle dans ma note d’intention ci-dessus, Capillotractée est né de ma propre expérience du retour au cheveu naturel. J’ai fait mon big chop, ma grande coupe, supprimant ainsi toutes les longueurs de cheveux défrisés que je portais alors, le 13 décembre 2013. En décembre 2023, je célèbrerai donc mes 10 ans de retour au cheveu naturel, et exposer ce projet abouti sera une belle manière de fêter cet anniversaire !
On me demande souvent pourquoi ce titre, Capillotractée ?
« Capillotracté » est un mot farfelu, qu’on ne trouve pas officiellement dans le dictionnaire, et qui signifie « tiré par les cheveux ». C’est un mot que j’affectionne et qui s’est imposé à moi dès que ce projet a commencé à s’ébaucher. Parce que justement, ce projet est né de ma propre expérience capillaire, il a été tiré par mes cheveux. D’autre part, de mon retour au cheveu naturel est né l’épanouissement que j’habite aujourd’hui. En poussant la porte du salon de coiffure pour mon big chop, j’ai poussé plusieurs autres portes qui m’ont emmenée vers la vie que je mène aujourd’hui, vers celle que je suis aujourd’hui. Tout cela a été tiré par les cheveux.
Pour prendre connaissance du chemin déjà parcouru, il vous suffit de suivre ce lien.
Même si le travail déjà réalisé me permet de présenter en ce moment une première étape déjà cohérente, la date de décembre 2023 reste un défi car le temps passe vite et qu’il me reste encore pas mal de créations à mettre au monde pour arriver là où je le souhaite ! Il y aura d’autres portraits d’icônes crépues, d’autres mises en scène de poupées ; je vais revisiter mon triptyque de cajones Afrolatinas ; je voudrais représenter des coiffures traditionnelles et celles qui ont joué le rôle de cartes au temps de l’esclavage ; et enfin je voudrais scénographier les autoportresses que je réalise de mes propres coiffures depuis décembre 2013. Voilà, c’est à la fois vertigineux et stimulant ! Se fixer des objectifs permet d’avancer !
D’ici là, je vous invite à mon tour à rendre visite aux Ami.e.s du Sahel, au 6 rue Pilet (Saint Michel) à Bordeaux pour voir l’expo. C’est ouvert du lundi au samedi, de 17h à 21h.
Vous pouvez en profiter pour boire un verre sur place tous les jours, pour grignoter le vendredi, et même pour dîner le week-end, au menu les saveurs sahéliennes et ouest-africaines orchestrées par Milia.
En face de mes Capillotractées, vous pourrez voir les Hommes de Papier de Danièle Bokino qui expose en même temps que moi :
Pour notre plus grand plaisir, l’expo, qui devait prendre fin le 15 mars, a été prolongée jusqu’au 26 !
Et pour finir en beauté, lors du dévernissage le 26 mars à 17h, je dirai mon triptyque poétique Capillotractée lié à l’expo, en version performance. En espérant vous y retrouver nombreux.
Encore un immense merci aux Ami.e.s du Sahel !
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