Capillotractée/Kidjo-Ky-Simone

Le 17 mars 2022
Parmi mes Capillotractées
Vernissage chez les Ami.e.s du Sahel, mars 2022
Photo : Guy Lenoir

L’association bordelaise Les Ami.e.s du Sahel m’ayant invitée à exposer en ce mois de mars, j’ai consacré une grande partie de mon mois de février à travailler sur les oeuvres plastiques de mon projet Capillotractée. Après le triptyque dédié aux accessoires et parures et celui que j’ai intitulé Mes cheveux et moi, j’ai poursuivi la série de portraits que je consacre à mes icônes crépues.

Angélique Kidjo
Dessin de Patricia Houéfa Grange
Feutre sur papier 24 x 32 cm, 2022
Tous droits réservés
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Je ne pouvais pas ne pas intégrer Mama Angélique, Queen Kidjo, ma compatriote béninoise, dans cette série d’icônes crépues. Si au tout début de sa carrière au Bénin, elle portait des nattes et tresses d’inspiration peule, elle a très vite adopté des coupes courtes, avec un flattop (tête plate) dans les années 1980/1990, avant d’arborer finalement un cheveu ultra court teint en blond, qu’elle recouvre souvent de très beaux attachés. Angélique Kidjo est une femme dont j’admire tout à la fois la voix, le parcours, l’engagement et les actions. Elle a toute sa place dans la galerie de mes icônes crépues et prouve que féminité ne rime pas avec longueur de cheveux.

Laëtitia Ky
Dessin de Patricia Houéfa Grange
Feutre et wax sur papier 24 x 32 cm, 2022
Tous droits réservés
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Laëtitia Ky est une jeune artiste ivoirienne aux talents multiples, connue surtout pour les étonnantes sculptures qu’elle réalise avec ses cheveux locksés et/ou tressés. Mais il y a quelques années, elle a aussi inventé les Ky braids, à savoir des tresses mêlées de tissu wax. C’est une jeune femme qui utilise le cheveu naturel afro comme matière première pour son art dont le message est essentiellement féministe. Elle avait donc, elle aussi, toute sa place parmi mes icônes crépues.

Nina Simone
Dessin de Patricia Houéfa Grange
Feutre sur papier 24 x 32 cm, 2022
Tous droits réservés
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Quand je ne suis pas en train d’écrire et que je n’ai pas besoin de silence, je suis souvent accompagnée par la voix et le piano de Nina Simone. Ce sont une voix et une femme qui me touchent profondément, dans leur timbre, dans leurs nuances et dans leurs engagements. Si elle s’est lissé les cheveux au début de sa carrière, Nina Simone est très vite revenue au cheveu naturel et l’a particulièrement magnifié en inventant d’époustouflantes coiffures sculpturales ou en affichant fièrement un afro majestueux. Je me reconnais un peu dans ce parcours capillaire puisque j’ai moi-même eu les cheveux défrisés pendant près de vingt-cinq ans avant de retrouver mes cheveux naturels et de les transformer en bijoux capillaires quand je suis sur scène.

Ces trois portraits ont donc rejoint ceux de Miriam Makeba, Leonora Miano et Christiane Taubira. Ils sont visibles actuellement dans l’exposition Capillotractée au local des Ami.e.s du Sahel à Bordeaux. Prévue pour s’achever le 15 mars, cette dernière a été prolongée jusqu’au 26 mars. Et pour le dévernissage, je présenterai ma performance poétique Capillotractée :

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