Revue Jentayu – Hors-série Indonésie

Le 5 avril 2019

La mort est partout présente qui lie entre elles les différentes escales de cette escapade en Indonésie proposée par la revue Jentayu. Non, ne partez pas en courant ! Abandonnez donc vos considérations occidentales, cela fait partie du voyage ! Faire chemin avec la mort ne revient pas nécessairement à traverser des paysages macabres ou funèbres. Elle peut être une compagne particulièrement vivante – et même drôle, voire cynique ! Vous ne me croyez pas ? La lecture de ce troisième hors-série de Jentayu vous détrompera.

Essai et sketsa mis à part, la mort se manifestera de façon plus ou moins évidente, du tête à tête frontal à l’évocation subtile. Mais elle sera bien là, entre les mailles des nouvelles et poèmes au sommaire de ce recueil. Et quand il ne sera pas directement question de meurtre, de mort, de deuil, la mort sera toujours là, en creux, dans des récits de renaissance, ou plutôt de rédemption. Ce dernier mots est d’ailleurs utilisé dans le titre d’une des nouvelles. Et la figure du bébé, à naître ou nouveau-né (ce mot fait également partie du titre d’un des textes), apparaît aussi dans plusieurs textes. Pas mal de corbeaux et quelques anges aussi …

Au retour de cette escapade indonésienne, on a donc envie d’emboîter le mot à Linda Christanty en affirmant que « la vie et la mort étaient les vers indissociables d’un pantun : les vers de l’accroche et ceux de la chute, unis dans un même quatrain » (dans Le cheval volant de Maria Pinto traduit par Etienne Naveau). Il me semble surtout, les œuvres de ce hors-série ayant été créées à partir de la période de la Reformasi (fin du régime répressif de Suharto), qu’elles sont le reflet d’une génération en quête de rédemption après une époque d’obscurantisme.

D’ailleurs, entre ces pages, on croise aussi de temps à autre l’obscurité, très vite transpercée d’étoiles ou de lucioles …

J’ai été très touchée par ce recueil de textes d’Indonésie. En particulier par Le cheval volant de Maria Pinto précédemment cité, Sculpteur d’éternité d’Oka Rusmini traduit par Fanny Thoret Hadiyanto, La biographie d’un nouveau-né de Raudal Tanjung Banua traduit par Hélène Poitevin et Laluba de Nukila Amal traduit par Monique Zaini-Lajoubert.

Pour prendre le départ de ce voyage à l’âme pantounesque, c’est ici.

Pour lire mes notes de lecture sur les précédents hors-série de Jentayu, c’est par là :
Taïwan 
Thaïlande



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