« Les morts ne sont pas morts/Ecoute plus souvent/Les choses que les êtres,/La voix du feu s’entend/Entends la voix de l’eau/Ecoute dans le vent/Le buisson en sanglot :/C’est le souffle des ancêtres./Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire/Et dans l’ombre qui s’épaissit,/Les morts ne sont pas sous la terre/Ils sont dans l’arbre qui frémit,/Ils sont dans le bois qui gémit,/Ils sont dans l’eau qui coule,/Ils sont dans l’eau qui dort,/Ils sont dans la case, ils sont dans la foule/Les morts ne sont pas morts. »
Birago Diop, Les contes d’Amadou Koumba
Copyright : Taringa
Sous la demi-lune d’Halloween
zombies qui toussent, sorcières chafouines.
J’attends le Dia de Muertos
calaveras, chocolat chaud.
Patricia Houéfa Grange
Tous droits réservés
Cimetière Olsany, Prague, mai 2017
Photo : Patricia Houéfa Grange
Sur les tombes bouquets éclos
le cimetière devient jardin.
Dans ma rue volets clos
le silence de la Toussaint
Patricia Houéfa Grange
Tous droits réservés
Egungun du Bénin
Source
Ce très beau texte de Birago Diop me réconcilie avec la mort. Je viens d’écrire un texte très sombre sur la mort qui tranche avec le message de celui-ci. Quelle belle vision de ce qui survit, ce poème est plein de sagesse.
Et bravo pour tes 2 pantouns, j’adore le deuxième surtout.
Je suis bien heureuse que ce poème de Birago Diop ait eu cet effet sur toi. Je viens d’une culture où les frontières entre les mondes visible et invisible, le nôtre et celui des ancêtres, la vie et la mort sont floues et perméables l’une à l’autre. Même si je redoute la perte de mes êtres chers et chéris, la mort en soi ne représente pour moi qu’un passage. J’avais aussi publié ceci il y a déjà près de 3 ans : http://www.papillonsdemots.fr/2014/12/14/oraison/
Mais je serais malgré tout curieuse de lire ton texte.
Oui, Patricia, j’ai relu « ton oraison funèbre, et c’est très beau.
Voici mon texte mais je ne sais pas s’il a sa place ici, à toi de voir.
Mort béante
Mort qui mord
L’âme et la chair
Terre, je ne veux pas
De tes entrailles
Feu, je ne veux pas
De tes cendres
Mort qui me déchire
Laboure mes nuits
Creuse mes flancs
Mort qui vient
Mort qui viendra
Mort toujours là
Peur du vide
Peur du néant
Dieu es-tu là ?
Où ?
Dans quel au-delà ?
Vivons-nous
Entre rien et rien
Traçant seulement
Un trait d’union
Entre ces deux vides ?
Question sans réponse
Question qui me hante
Ecrase la nuit
Sur ma joue
Imprime son sceau
Indélébile
Qu’advient-il
Après le grand saut ?
Dieu es-tu là ?
Dis-moi
Dis-moi
Dissipe le doute
Pas de réponse
Et la nuit s’écrase
Sur ma joue
Imprime son sceau
Indélébile
Les ombres s’amusent
Et le jour
Ne vient pas.
Merci pour ton texte, Claire-Lise. Il a tout à fait sa place ici, dans ses questionnements et réflexions. J’ai écrit un recueil sur la mort que je pense retravailler et publier un jour. Mais ce n’est pas encore son heure. Il y a certains textes dans ce recueil qui font un peu écho au tien, dans leurs questionnements. Ces questionnements finalement ne portent pas sur la mort elle-même, mais peut-être sur la « vanité » de la vie, cette éternelle question de « que faisons-nous là et à quoi cela sert au final puisque nous devons nous en aller un jour ? » Qui ne se l’est pas posée un jour ? Je ne sais pas s’il existe une réponse à cette question. Mais je sais que c’est malgré tout beau d’être là et d’exister tout simplement. Je sais que malgré tout, cela vaut la peine de vivre ce miracle de toutes les sensations, de tous les ressentis, de nos sens si vivants, à chaque aurore, mais aussi à chaque crépuscule. Et même dans la nuit, la lune est si belle …
Merveilleux poème de Birago Diop, Patricia et tes très beaux pantouns de Toussaint et le poème inspiré de Claire-Lise… Quel poète peut ignorer la mort… la vie! Et je suis toujours impatiente de découvrir ton recueil.
Merci Monique ! Moi je suis impatiente de découvrir comment tu ac-cueilleras la Cueilleuse !