Papillons de mots

Je n’avais pas encore pris le temps de vous parler de ce joli projet collectif auquel j’ai eu la joie de participer et qui a donné lieu à l’édition d’un joli livre, Bêtes d’intérieur, du même titre que la série d’oeuvres de la plasticienne Noémie Boullier, qui en est l’initiatrice.

Dès ma première rencontre, il y a quelques années, avec les univers et mondes oniriques et poétiques, fantaisistes voire fantastiques, au noir et blanc sobre ou aux couleurs presque psychédéliques, de Noémie, je suis tombée sous le charme de ces regards auxquels on ne peut se dérober. Une impression de familiarité, presque de reflet, qui apaise, amuse ou dérange parfois.

Je n’ai donc eu aucune hésitation lorsqu’elle m’a proposé, fin 2019, alors que nous participions toutes deux à la même exposition collective, de poser mes mots sur une ou plusieurs de ses Bêtes, en vue de réaliser un livre qui aurait dû accompagner la première sortie d’atelier de l’ensemble des 360 portraits de cette famille particulière lors d’une exposition en mars 2020 :

Comme vous vous en doutez, la manifestation n’a pas pu avoir lieu en raison de la crise sanitaire. Les Bêtes ont dû rester à l’intérieur, mais le livre, lui, a bien été publié. Un beau livre d’artiste, joliment relié à la main, pour lequel Noémie a dessiné chacune des illustrations de couverture, ce qui rend chaque exemplaire encore plus unique et en fait une oeuvre d’art à part entière :

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Voici les mots tracés par Noémie sur les pages d’introduction du livre, en prélude à nos mots à nous, qui avons participé à ce projet :

J’ai conversé avec deux des Bêtes de Noémie. Voici un de ces deux dialogues :

Regarde-moi
Regarde-toi
Je suis le reflet de la bête d’intérieur
qui habite ton pinceau rieur
Mais juste pour quelques instants
alors ne perds pas de temps
Vite, un, deux, trois,
Habille-moi !
Rubans roux et perles de nacre
néon céruléen et canari fluo
Suis-je le sacre ou le simulacre
de ce qui dort au fond de tes eaux ?

Patricia Houéfa Grange
Tous droits réservés

La deuxième conversation est à retrouver entre les pages de ce beau livre, parmi bien d’autres, dont une avec l’amie Lise Segas.

Je vous recommande chaudement une visite de l’ensemble de la galaxie créative de Noémie, ses Bêtes, ses dessins, ses sérigraphies, ses céramiques et autres créations en volume, à deux ou bien plus de mains, ses Hommes en boîte nés pendant le confinement, les beaux textes qu’elle écrit pour accompagner son travail aussi.

Noémie ouvre ou entrouvre régulièrement les portes de son magnifique atelier partagé du côté de Sadirac, et avec un peu de chance, « Comment dire » tiendra son édition 2021 en mars prochain et vous pourrez y retrouver les Bêtes, en portraits et en livre.

Et si vous voulez davantage faire connaissance avec cette passionnante artiste, il y a ce bel entretien avec le KLAC,

Merci Noémie !

Bêtes d’intérieur
Noémie Boullier et Cie
Editions ASTEL, « Le père, le fils et le singe »
Mars 2020