Si vous lisez régulièrement ce blog, vous vous êtes certainement aperçus que j’affectionne les poèmes courts en général, les formes de poèmes courts japonais (haïku, tanka) en particulier.
Lundi dernier, en allant lire Encres du monde, le blog de mon amie Claire-Lise Coux, j’ai découvert une forme de poème court asiatique que je ne connaissais pas, originaire de Malaisie : le pantoun.
Ce fut un coup de foudre ! J’ai immédiatement cherché des informations supplémentaires sur Internet et je suis tombée sur la Revue Pantouns soutenue par Lettres de Malaisie. J’ai passé une bonne partie de ma journée à lire les numéros déjà parus afin de faire plus ample connaissance avec cette forme poétique savoureuse qui a donné naissance à notre pantoum occidental. A la fin de la journée, j’avais envie d’écrire mon premier pantoun et je commençais à avoir une vague idée du thème que j’allais traiter.
Couverture du numéro 9 de la revue
(dernier numéro paru à ce jour)
J’ai esquissé une première version de quatrain en tout début de soirée. J’ai passé toute ma soirée à le réécrire encore et encore jusqu’à en être à peu près satisfaite. Et voici donc ce premier pantoun que j’ai envoyé à la Revue Pantouns pour avis et conseils :
Au mitan de mes fleurs, je regarde l’herbe pousser
Au flanc d’une araignée qui file.
Au mitan de mon coeur, j’entends la sève monter
En mon sang il y a de la chlorophylle.
C’est Georges Voisset qui m’a répondu, pour mon plus grand plaisir. Il m’a assuré que j’avais bien compris les règles et que mon pantoun était réussi en tant que pantoun francophone contemporain. Mais il m’a cependant fait une suggestion (que j’accepte avec plaisir) afin d’en faire un vrai pantoun dans l’esprit du pantoun malais :
Au mitan des fleurs, l’herbe a poussé
Au flanc d’une araignée qui file.
Au mitan de mon coeur, j’entends la sève monter
En mon sang, il y a de la chlorophylle.
Voilà, la dimension personnelle devait disparaître du premier distique !
(Petite anecdote, après avoir passé ma soirée à m’arracher les cheveux avec délice sur la composition de mon premier pantoun, j’ai écrit cet haïku :
Pages noircies
cheveux blanchis
– le pantoun)
Depuis, j’écris et je réécris des pantouns ! J’ai déjà noirci pas mal de pages de mon carnet de quatrains plus ou moins réussis afin d’en envoyer quelques-uns à la Revue Pantouns. En effet, cette dernière a lancé un appel à textes pour alimenter la revue elle-même mais surtout pour le projet de première anthologie de pantouns francophones, à paraître d’ici fin 2014. Cet appel à textes court jusqu’au 31 janvier 2014. Il vous reste donc pratiquement 3 semaines pour succomber au charme du pantoun et envoyer vos propositions. N’ayez pas peur de les submerger, plus ils recevront de pantouns, plus le choix sera difficile et plus ils seront contents !
Je relais donc ici cet appel à textes :
« Bonjour,
Nous vous faisons signe depuis le pont de notre voilier, appelé le Pantoun.
En effet, nous avons créé en septembre 2012 une revue intitulée Pantouns, dans le but, comme son nom l’indique, de promouvoir la connaissance et la pratique dans le monde francophone d’un genre poétique très mal connu, ou connu à tort sous la forme et le nom de pantouM.
Neuf numéros de cette revue électronique, abritée sur un site dédié (http://revuepantouns.wordpress.com) et soutenue par le site Lettres de Malaisie (http://www.lettresdemalaisie.com), offrent aujourd’hui à ceux qui le souhaitent un parc poétique d’une belle richesse, et qui saurait surprendre aussi bien ceux qui ont par exemple pratiqué le haïku, ou le tanka, que les amateurs dudit pantouM – et bien sûr tous ceux qui se consacrent à l’amour de la poésie.
D’autant que s’il est un genre qui aime échanger, dialoguer, flirter, mourir d’amour, rire, philosopher, c’est bien notre Pantoun….
Nous vous proposons, avec cet appel, de venir vous promener entre nos massifs, explorer leur diversité, et à y déposer à votre tour vos créations.
Le pantouN « authentique », si mal connu, offre comme vous le constaterez vite une capacité de variations, de jeux de diversions (diversifications) tout à fait originale, puissante et exceptionnelle, parmi les genres poétiques brefs universels.
Dans l’espoir que cet appel sera la source de nouveaux et fructueux échanges avec vous, nous vous disons : à bientôt, et merci d’avance !
Georges Voisset et Jérôme Bouchaud »
Avant de vous lancer dans la composition de vos pantouns, je vous conseille la lecture de ces articles :
– Qu’est-ce qu’un pantoun ?
– Compte-rendu du premier concours de pantoun français
Voilà, maintenant, vous savez tout, alors : un, deux, trois … pantounez !
Le pantoum est sur le net
J’y cours, j’y vole…
Ah Monique, la touche de ton clavier a fourché ! PantouN ! Cela m’arrive souvent aussi, nous sommes tellement habitués au pantouM !!!
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Bravo pour ce billet permettant de faire connaître à tes lecteurs le pantoun et la revue « Pantouns ».
Je trouve ton 1er pantoun très beau. Et il te ressemble. Je retrouve dans ce quatrain ce qui fait la particularité de ton écriture. J’espère en découvrir d’autres plus tard.
Que les muses pantouniques t’accompagnent….
Bon pantounage
Merci Claire-Lise ! Merci à toi de m’avoir fait découvrir cet envoûtant quatrain malais.
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