THE WATCH
in the hospital
you horizontal, me vertical
i not wanting to know the time
you handed me your watch and ring
you had never done that before
i sensed mother’s breeze in the room
they said you had congestive heart failure
they told me it was like breathing underwater
you said you were tired
mother silently chanting in my ear
« tell your father you love him, tell your father you love him »
my vocal cords hardened asphalt
a mute saxophone
in this silence
this perfect space between us
i would like to think you heard me
gone from the body
that carried the song
L’HEURE
à l’hôpital
toi horizontal, moi vertical
moi qui ne veux pas savoir l’heure
tu me tends ta montre et ton alliance
tu ne l’avais jamais fait
je perçois le souffle de maman dans la chambre
ils disent que tu souffres d’insuffisance cardiaque
Il paraît que c’est comme respirer sous l’eau
tu dis que tu es fatigué
à mon oreille, la mélopée silencieuse de maman
« dis à ton père que tu l’aimes, dis à ton père que tu l’aimes »
mes cordes vocales, de l’asphalte durci
saxophone muet
dans ce silence
cet espace parfait entre nous
j’aimerais croire que tu m’as entendu
envolé de ce corps
qui portait le chant
***
WING
gypsy
told me
half my fortune
wrote it on my liver
with a dream
decoded
the mystery of evening
in candle wax
deciphered
the religion of poets
into an unfinished
bass solo
talked to whales
from a mountaintop
and left
me
pulling poems
from my past
like a dentist
standing
in the light
with just
one
wing
AILE
la gitane
m’a dit
à demi ma bonne aventure
l’a écrite sur mon foie
à l’encre d’un rêve,
a décodé
le mystère du soir
dans la cire de bougie
a déchiffré
la religion des poètes
et un solo de basse
inachevé
a parlé aux baleines
du haut d’une montagne
et m’a
laissé
à extraire des poèmes
de mon passé
tel un dentiste
debout
dans la lumière
avec une
seule
aile
[…] partagé deux extraits de cet ouvrage ici. […]
Ces 2 textes sont splendides. Plus beaux qu’un simple poème car il y a la musique qui les élève au dessus des mots…
Je suis tout à fait d’accord avec toi ! 🙂