Lundi soir, je suis allée voir le film « Didy » de Gaël Kamilindi et François-Xavier Destors projeté à Cinéma Utopia de Bordeaux lors de la soirée de clôture du festival « Afriques en Vision » de l’Institut des Afriques. Le film puis la discussion qui a suivi avec Ysiaka Anam ont fait écho en tant d’endroits aussi bien de mon histoire personnelle, de ma poésie et de mes travaux de traduction.
Nous sommes si nombreux.ses actuellement à fouiller les arbres généalogiques, les récits familiaux et les albums de photos, pour raconter nos mères, nos grands-mères, nos histoires entrelacées à l’Histoire. Pour combler les vides, les silences, les absences, les manques.
Ca résonne si fort avec ma propre quête pour mon recueil Métisse, et alors ? et ça résonne très fort avec un texte puissant que je traduis actuellement où ce qui doit être comblé est matérialisé notamment par des parties du corps qui manquent, des membres fantômes (cette expression a été évoquée lundi soir dans la discussion) !
Cela m’a donné envie de partager avec vous le texte d’une chanson que j’ai écrite il y a plus de dix ans, sur commande, accompagnée de la musique de Samira Groufella dans le cadre d’un projet de Lola-tia Moussa et Aleksandra Mostowski, « Drom Boem ». C’était une chanson qui évoquait un être cher disparu et que j’ai intitulée « La part qui manque ». Cette part qui manque peut aussi bien être un être cher, qu’un pays, une culture, une langue, une part de soi.
Je partage donc ce texte ce soir avec vous pour tenter d’apaiser tout ce qui demande à être comblé. Je n’ai fait aucune retouche, juste inséré un point médian.
(Je partage aussi l’affiche de ce projet pluridisciplinaire qui fut une formidable aventure et pour lequel j’avais écrit, en collaboration avec les différentes artistes, les dialogues, deux poèmes, les paroles de trois chansons, les textes du programme. Si vous voulez en savoir plus, c’est par là)
A toutes nos parts manquantes…