Au-delà du rêve
Ils ne savaient pas vraiment ce qu’ils allaient se dire. Mais ils avaient tous deux faim d’entendre l’autre. Il leur était impérieux d’entrer en connexion.
Leurs yeux s’étaient croisés et s’étaient parlé à leur insu lors de leurs premières rencontres sans paroles. Tout leur être était désormais tendu vers le festin de cette conversation.
Peu importait l’écran de la distance et le filtre du téléphone.
Les phrases ont coulé de leurs lèvres comme s’ils s’étaient toujours connus.
Comme si leurs âmes avaient vécu ensemble à de multiples reprises depuis plusieurs milliers d’années.
Et le silence qui faisait régulièrement respirer leurs mots n’était pas craint mais accueilli. Alors ils écoutaient avidement le souffle, alors ils s’abreuvaient insatiables à la présence l’un de l’autre.
Peu importait l’écran de la distance et le filtre du téléphone.
Ils s’entredévoraient les murmures, les rires, la voix. Au creux de l’oreille. Au coeur de la nuit. Sur un ton de secret nocturne. Dans la douceur qu’ils se tissaient l’un à l’autre. Au creux de l’oreille. Au coeur de la nuit.
Leurs auras avaient tout à se dire dans les palpitations de leur verbe, de leur poérotique balbutiée, de leurs peaux érotiques frissonnées. C’était comme s’ils avaient habité les rêves l’un de l’autre depuis des milliers de vies.
C’était comme si leurs âmes avaient vécu ensemble à de multiples reprises depuis plusieurs milliers d’années.
Patricia Houéfa Grange
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Je vous propose une mise en voix et son de ce poème, accompagnée par le sublime Ya habibi d’Oum Kalthoum :
Et en résonance la merveilleuse mise en voix du Cantique des cantiques par Alain Bashung et Chloé Mons :
Edit janvier 2018 :
Voici une nouvelle version de la mise en voix :
[…] Ce poème forme un diptyque avec celui-ci. […]