Café Tramvaj sur Venceslas Square
La foule ! Premier contact avec le quartier de Staré Město lorsque j’arrive sur la Place de la Vieille Ville en fin de matinée ce samedi. Mauvais calcul, mauvais moment ! Foule qui m’entoure, foule qui m’oppresse, foule qui rit et crie, foule qui me bouche la vue, foule qui ajoute à la chaleur, foule qui m’ennuie et me met immédiatement dans de mauvaises dispositions envers toi, Staré Město ! Il me faudra attendre, prendre le temps, me poser à ne rien faire sur plusieurs bancs, traverser et retraverser tes rues, le nez en l’air, en début et en fin de journée, tout au long de mon séjour, une fois le week-end passé, pour réellement t’apprécier !
Je reviendrai encore et encore sur cette Place de la Vieille Ville écouter ton cœur battre devant l’Horloge astronomique, Notre Dame du Tyn, le Palais Kinsky, l’église Saint Nicolas. Boire ton or et tes couleurs. Descendre Celetna, passer devant la maison à la Madone Noire, passer sous la Tour de la Poudrière et déboucher sur ton immense Place de la République. Elle me rappelle notre Place de la Comédie bordelaise et son Grand-Théâtre. Ici aussi, il y a un théâtre (il y en a je ne sais combien dans Prague, certainement autant que d’églises !), immense, la Maison Municipale. Repartir vers le Rudolfinum, saluer Dvorak en passant, avant d’embrasser rapidement la Vltava et d’accueillir en retour son baiser de fraîcheur. Saluer de loin le Clementinum et le Pont Charles, noirs de monde. De loin. Je me rapprocherai un autre jour. Reprendre la promenade et juste avant le crépuscule, revenir et m’arrêter sur la Place de la Vieille Ville et Na Prikope pour regarder et écouter les artistes de rue.
Place de la Vieille Ville – Horloge astronomique
Place de la Veille Ville – Notre Dame du Tyn
Place de la Vieille Ville – Palais Kinsky
Place de la Vieille Ville – Eglise Saint Nicolas
Maison à la Madone Noire sur Celetna
Maison Municipale sur la Place de la République
Rudolfinum (avec la statue de Dvorak de dos)
Pape Ibrahima Ndiaye dit Kaolack
danse sur la Place de la Vieille Ville
Je remonterai et descendrai une bonne dizaine de fois Husova pour aller vers Nové Město. Oui, je remonterai et descendrai Narodni je ne sais combien de fois. Narodni qui joue avec l’architecture, Narodni qui joue avec les architectures. Art Nouveau bien sûr – ou Sécession comme on dit ici, mais aussi du moderne et un soupçon de cubisme ! Narodni et son curieux cube de verre de la Nova Scena où je vivrai une belle soirée de poésie en compagnie de la Laterna Magika et de son Wonderful Circus ! Narodni où je courrai sous ma seule pluie pragoise, fine et rafraîchissante, en robe du soir et tongs dorées, en sortant du métro, pour arriver à temps au Narodni Divaldo et assister à une représentation magistrale de la tragique Rusalka de Dvorak ! Narodni qui m’a empli la tête d’étoiles … Narodni … Narodni …
Nové Město et le Musée Mucha où je voudrais qu’on m’enferme au moins une nuit, juste une nuit !
Nové Město et Venceslas Square où l’on mange des saucisses et des gâteaux cheminées remplis de glace à tout va. Venceslas Square où des touristes se mettent en vitrine, les pieds dans un aquarium, pour se faire dévorer les peaux mortes par des poissons. Venceslas Square et ses Thai Massage, rouge et vert, pas cher, pas cher, moins de dix euros. Venceslas Square et ses artistes de rue aussi. Venceslas Square où dans la nuit, au sommet d’un immeuble, des jeunes filles chantent et se trémoussent lascivement au son d’une musique de club, faisant relever le nez à tous les noctambules de la rue.
Nové Město et toutes ses églises que l’on égrène comme un chapelet, voire un rosaire : Notre Dame des Neiges, Saint Ignace de Loyola, Saints Cyrille et Méthode, etc. etc. et le déroutant Cloître d’Emmaüs. Nové Město et sa Maison qui Danse au bord de la Vltava. Nové Město où je fais davantage connaissance avec les œuvres de David Cerny, résolument inscrit dans la ville. Humour et provocation sont ses maîtres mots. Après avoir découvert ses poupons géants grimpant sur la Tour TV de Zizkov, je tomberai nez à nez avec Sigmund Freud qu’il a suspendu sur Husova (Homme se tenant par une main), ce pauvre Venceslas auquel il fait monter son cheval à l’envers dans le hall du magnifique Lucerna (Cheval) (alors qu’il cavale fièrement sur une grande statue équestre, à quelques dizaines de mètres de là, en haut de Venceslas Square !!!), ou encore cette immense tête de Franz Kafka, à facettes, tournant sur elle-même et s’illuminant au bout d’un passage sur Narodni. Sacré David Cerny !
Statue de Venceslas sur Venceslas Square
Entrée de Notre Dame des Neiges avec Tympan et Lampe cubiste
Homme se tenant par une main de David Cerny, sur Husova
Cheval par David Cerny, dans le hall du Lucerna
Je croiserai à nouveau Franz Kafka, dans le quartier de Josefov cette fois-ci, tout près de la Synagogue espagnole. Josefov, quartier où je n’aurai fait que passer, en début ou en fin de déambulation, alors que je pensais m’y attarder. Moi qui suis fascinée par les légendes nées autour du Golem, je pensais ici prendre son ombre par la main. Nous ne nous sommes pas rencontrés, Josefov. J’ai observé les façades de tes synagogues, toujours fermées quand j’arrivais vers toi. Nous ne nous sommes pas rencontrés, petit quartier. Pas cette fois-ci. Ce n’était peut-être pas notre heure, pas notre moment. Je reviendrai vers toi. Bientôt. Je t’en fais la promesse.
Statue de Franz Kafka dans Josefov
Entrée du magasin Hamleys sur Na Prikope
Nouveau golem ?
Si vous voulez en apprendre davantage sur les oeuvre de David Cerny dans Prague, c’est par ici.