Cela fait longtemps que je ne vous ai pas pris par la main pour vous emmener en promenade dans mon jardin, non ? Il est grand temps de remédier à cela !
Partons donc pour une petite balade fleurie, ponctuée de poèmes écrits par la toute jeune adolescente, déjà très amoureuse des fleurs, que j’ai été. J’ai redécouvert ces textes dans mon tout premier carnet il y a environ deux ou trois ans et j’ai été fortement touchée de me rendre compte que j’y parlais énormément des fleurs !
Chèvrefeuille
(il est couvert de fleurs qui embaument, un vrai délice !)
Le sommeil fleuri
Au milieu des fleurs,
Je me suis un jour endormie,
Le visage baigné de pleurs
Et le cœur voilé d’ennui.
Un lys m’a alors ouvert son calice
Et j’ai bu des gouttes de rosée, un vrai délice.
Le jasmin aux pétales parfumés
De senteurs suaves m’a embaumée.
Sur mon corsage, se sont accrochés deux papillons gracieux,
L’ornant d’une broche aux émaux précieux.
Une colombe au plumage immaculé
A posé dans mes paumes un rameau d’olivier.
Un rayon de soleil
M’a caressé la peau,
Et j’ai quitté le sommeil
Lavée de mes maux.
Mariposa, à Cotonou, 1993
Vous avez remarqué que j’aime les iris ?
Ma rose chérie à l’odeur citronnée, elle parfume tout le massif en ce moment !
Ma belle rose ancienne du type rose de Damas à l’odeur si sucrée !
Mini rose, sans parfum mais si délicate !
Vous avez remarqué que j’aime les roses ?
Un bouquet de fleurs
Les filles de ma tante
M’ont toujours fait penser
A un bouquet de fleurs éclatantes.
Pauline possède la discrétion des pensées ;
Laurie est aussi pure que la fleur de lys :
Nathalie est coquette comme un bouton de narcisse ;
Rita fait tourner la tête des êtres et des choses
Car elle est aussi gracieuse que la plus belle des roses ;
Mais ne faites pas trop de compliments à la jolie Margot,
Sous peine de la voir se transformer en pavot !
Chaque soir, ces femmes-fleurs,
Chez moi, viennent prendre le thé.
J’accueille toujours avec bonheur
Ce charmant massif coloré !
Mariposa, à Cotonou, 1993
Celle dont je ne connais pas le nom
Muguet
(Les premières clochettes sont apparues début avril et les dernières ont fané fin avril, pas de muguet pour le 1er mai !)
Ma Bletilla striata, magnifique orchidée de jardin !
Le pouvoir des fleurs
Confie ton cœur
Au pouvoir des fleurs,
Confie-leur tes chagrins, tes pensées.
Chaque fleur écoutée
Est un supplice
Qui meurt,
Une larme jetée dans un calice
De liqueur.
Mariposa, à Cotonou, 1993
Les bourgeons prometteurs de ma passiflore
Fleurs de ciboulette, hirsutes et coquettes
Comme indiqué plus haut, les trois poèmes publiés dans cette note sont extraits de mon tout premier carnet de gribouillis poétiques. J’en ai sélectionné quelques-uns pour en faire un recueil de poésie pour enfant qui s’intitulera Poèmes à rêver pour les enfants de la Terre. Ces trois poèmes en feront partie si ce projet se concrétise.
Cette fois, c’est à une balade, une flânerie, que tu nous convies. Les fleurs du jardin qui nous relient à la Terre-mère.
« Comme les fleurs de mon jardin
je prends racine où l’on m’arrose… » dit une chanson dont j’ignore le titre et les autres paroles.
Tes poèmes de jeunesse ont bien du charme.
Oui ces paroles me disent quelque chose Monique, j’ai l’impression de les avoir lues ou entendues il n’y a pas très longtemps d’ailleurs. Je suis contente que tu trouves du charme à mes tout premiers poèmes. Toi qui travailles souvent avec des enfants, penses-tu que cela leur « parlerait » ?
Je pense que tes poèmes un peu romantiques plairont à des enfants de 10-12 ans, des préadolescents. plus particulièrement aux filles… Celles que j’ai rencontrées,sont très sensibles à la poésie.
Chouette, c’est justement aux préadolescents et aux adolescents que je souhaite m’adresser dans cet ouvrage. Bon, j’espère qu’il attirera quand même quelques garçons !
Jolis poèmes de jeunesse, germes de tes incessantes floraisons poétiques.
Je ne parlais pas de la nature ni des fleurs dans mes poèmes d’adolescente. Il m’a fallu la lecture des haïkus bien des années après pour comprendre que la poésie était aussi dans les arbres, les fleurs, le vent et tout ce que la Terre peut nous offrir.
Ah c’est drôle, pour ma part, mes tout premiers poèmes parlent essentiellement de ce qu’il y avait autour de moi, dans mes yeux, ou dans mon esprit, mais c’était toujours des paysages, des tableaux. Et la nature était très présente.