« Skandalon »
Julie Maroh
Glénat, septembre 2013
Mieux vaut brûler intensément que s’éteindre à petit feu …
J’avais eu un énooooooooooooorme coup de coeur pour « Le bleu est une couleur chaude », tout premier album BD de Julie Maroh. J’en avais parlé sur mon ancien blog ainsi que sur celui d’Esprit Métis.
Alors forcément, je guettais avidement sa publication suivante. Et bien, je n’ai pas été déçue ! « Skandalon » m’a littéralement mis une claque. En refermant l’album, je suis restée assise hébétée pendant longtemps dans mon canapé !
Je n’ai pas envie de vous faire un résumé de l’histoire. Vous en trouverez plusieurs sur Internet et ailleurs. Juste vous donner mes impressions/ressentis :
– Il est question ici d’une réflexion sur la société, sur notre société, sur ce qu’elle fabrique pour ensuite le détruire. Il est question des mécanismes qui transforment une personne en idole et de ceux qui peuvent travailler à sa chute, à sa déchéance. Ce livre est un point de départ ouvrant des pistes de réflexion sur divers aspects sociologiques. Et c’est parfaitement fascinant.
– Il est question de mythes et de mythologie (Tazane le personnage principal emprunte à Dionysos, à Narcisse et à Icare) ; de religieux et de religion (Tazane/Satan prend progressivement les traits du Christ sur la fin de l’album au cours d’une « rédemption » un peu particulière …) ; des notions de bouc émissaire et de sacrifice rituel, du Mal pouvant mener à la Déité.
Sur ces deux points, Julie Maroh livre plusieurs clefs d’explication/exploration très intéressantes dans sa postface.
– J’ai à nouveau été fascinée par le découpage précis et efficace de Julie Maroh ; par son très joli trait bien affirmé qui s’exprime ici à l’acrylique sur des papiers colorés. A ce propos, s’il n’y a pas de couleur dans le titre de l’album cette fois-ci, les couleurs sont cependant très présentes dans l’ouvrage lui-même : énormément de rouge, quelques touches de bleu, beaucoup de vert …
– Si Le Bleu était un drame, Skandalon est un récit très sombre, très très sombre et assez violent, sanguin. Et cependant, il trace des chemins de lumière dans l’esprit …
Julie était au BD Fugue Café de Bordeaux le 17 octobre dernier et j’ai donc eu la chance de passer un petit moment à discuter avec elle pendant qu’elle me peignait un Tazane sur mon exemplaire de Skandalon. Un très bon moment. Non contente d’être sacrément talentueuse, Julie Maroh est une jeune femme humble, très agréable et sympathique ! Merci beaucoup Julie, j’ai hâte de lire tes prochains ouvrages !
[…] que je suis le travail de Julie. J’avais parlé d’elle ici sur mon ancien blog et là il y a quelques mois. J’avais aussi eu le plaisir de l’interviewer pour Esprit Métis. […]