Sculpture Marie-Madeleine par Aurélie Martinez
Photo Association Dérives Singulières
« Dans son immense chevelure emmêlée se mêlaient des veines gorgées de sang bleu et rouge. Les flux et reflux de ces fluides maintenaient son organisme en vie en faisant palpiter son cœur. Le rouge la faisait respirer tandis que le bleu l’asphyxiait. Ces sangs étaient ceux de ses géniteurs. Elle n’avait donc pas d’identité propre. Elle restait là, prostrée, sans savoir qui elle était. »
Aurélie Martinez
Marie-Madeleine par Aurélie Martinez
Photo Association Dérives Singulières
A Aurélie Martinez et sa Marie-Madeleine
Souffle au coeur
Une part de moi regarde l’autre et voudrait s’en arracher
Une part de moi regarde l’autre et voudrait s’y attacher
Et mon pauvre être en chair éparpillée
Ma peau livre bataille à mes sensations
Mon esprit combat chacun de mes ressentis
Et ma pauvre âme écartelée
Il y a des mondes qui se battent dans mes veines
Il y a des guerres qui éclatent dans mon sang
Et mon pauvre coeur manque un battement
Souffle court, horizon asphyxié, je me replie sur mon néant
Lavant de mes larmes et de mes cheveux
L’offense originelle du péché de ma naissance
Aveugle aux héritages qui se disputent mon existence
Ma pauvre existence dichotomique
Moi qui ne sais pas d’où je suis
Moi qui ne sais pas qui je suis …
Mariposa, Bordeaux, le 15 janvier 2013 à 20h55
Marie-Madeleine par Aurélie Martinez
Photo Association Dérives Singulières
Marie-Madeleine par Aurélie Martinez
Photo Association Dérives Singulières
La Marie-Madeleine d’Aurélie Martinez est actuellement exposée à la Cour Mably de Bordeaux dans le cadre de l’exposition « Sangs Mêlés » organisée par l’association Dérives Singulières.
Comme vous l’avez compris, j’ai (encore) eu un coup de coeur pour cette sculpture qui m’a inspirée. Mais dans cette expo, j’ai aussi beaucoup aimé la série de linogravures de Laure Joyeux, la série de photographies « A ma mère » d’Aj Dirtystein, le travail vidéo de Florence Babin et la série photographique « Du bonheur par centaines » de Laurence Escorneboueu. Mais tous les travaux présentés sont d’un grand intérêt.
Attention, vous n’avez plus que la journée de demain pour voir l’expo !
Etrange sculpture, un peu angoissante ! Le commentaire de l’artiste accentue cette impression.
J’ai beaucoup aimé ton texte Patricia, il remue des choses très profondes.
Le travail d’Aurélie Martinez fait toujours cet effet-là Claire-Lise ! Etrange et angoissant, il ne laisse pas indifférent. On est parfois partagé entre dégoût, nausée et fascination. Chez moi, c’est la fascination qui l’emporte ! J’avais déjà parlé d’elle ici : http://www.papillonsdemots.fr/2012/02/23/coup-de-coeur-pour-les-desacorps-daurelie-martinez/
Je suis contente que mon texte ait remué des choses en toi. C’est qu’il est donc un véritable écho à cette sculpture puisqu’elle a remué beaucoup de choses en moi …