Il y a quelques jours, je vous parlais de bribes notées sur mon carnet lors d’une soirée poésie. Ces bribes ont commencé leur travail en moi. Et elles m’ont murmuré ces mots qui sont venus avec leur rythme propre :
Je vous invite à écouter ci-dessus avant de lire la suite.
En fait, il y a un ou deux mois, des amis slameurs m’ont invitée à participer à un projet d’écriture qui courra sur la saison 2011-2012 et qui devrait aboutir à la publication d’un recueil de textes, à des ateliers d’écriture pour des publics scolaires et à une manifestation lors de laquelle les textes seront déclamés. C’est un projet bordelais slam poésie pour commémorer la constitution du Conseil National de la Résistance qui devrait s’articuler autour du thème « créer c’est résister ».
Ce projet était en latence dans un coin de mon cerveau. Les bribes de l’autre soir l’ont éveillé et ce premier texte est né. C’est un premier jet. J’en suis assez satisfaite, mais qui c’est ce que d’autres bribes viendront y greffer, y enlever ?
Il s’agit d’un travail à la fois sur la mémoire et la résistance. Ne pas oublier mais ne pas se laisser emporter par la haine ou la violence non plus. Savoir puiser dans l’énergie de sa peine pour rebondir. Avoir comme réponse à la déportation des juifs comme à toutes les autres barbaries qui ont pu et peuvent exister, le fait de rester debout et en création. Créer pour dire que l’humanité est plus forte que l’horreur. Créer pour aider ceux qui restent à rester debout et à vivre, et un jour à sourire, voire rire.
Mais je voulais aussi que ce texte puisse s’appliquer à la fois aux grandes et aux petites tortures de la vie. Un texte qui puisse accompagner une âme en peine et l’aider à se relever, quelle que soit la peine qui lui pèse. Car on a besoin de résister tous les jours.
Alors que pensez-vous de ce premier texte ?
C’est à la fois très émouvant et axé sur le monde d’aujourd’hui qui, du reste, n’en donne point l’air. Nous vivons le temps de la franche affirmation des grands principes et pensons avoir dépassé la barbarie. Mais ce que nous croyons être une référence exclusive à l’histoire fait malheureusement souvent partie de notre quotidien sans que nous sachions nous en apercevoir… Merci en tout cas pour cette belle prestation…
Merci à toi Tonton pour ton passage ici et d’avoir pris le temps de laisser un petit mot. Oui, petite histoire et grande Histoire sont intimement mêlées. Toujours.
Coucou Patricia , et bien ma foi , je viens d’écouter , ça donne un certain enthousiasme pour avancer.
Ton texte est chouette Patricia, il a du sens, et toujours cette espèce de grâce féminine maternelle aussi que je sens dans ta voix et qui est je trouve, ravissante : c’est une invitation au sentiment de confiance et on se laisse bercer, c’est apaisant.
Que te dire de mieux à part » continue » ?
Merci Greg, je poursuis donc dans ce sens pour le projet. Merci pour tes encouragements concernant la mise en voix du texte, venant d’un slameur, c’est un bien beau compliment. A bientôt !
J’ai beaucoup aimé tes mots scandés sur un rythme qui les porte loin, très loin. Ils ont fait écho en moi bien après que le son ait cessé.
Je suis très touchée du fait que mes mots et ma déclamation aient eu cet effet sur toi. C’est un texte qui m’est « descendu dessus » comme ça, avec ce rythme, avec ce souffle, avec ces échos. Quand les mots viennent ainsi, je suis déjà très émue de m’en faire le réceptacle. A tel point que c’est loin d’être évident de les donner en partage exactement comme je les ai ressentis car j’ai toujours peur d’être jugée, moquée. Alors ton commentaire est très encourageant. Merci Claire-Lise.