Poema E/ Poème E

Le 4 août 2016

ExtaseExtase
Pascal Lazzarotti
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Je quitte momentanément l’Asie pour aller vers d’autres terres qui me sont également chères, celles de l’Amérique latine et notamment, ici, de la République dominicaine. Je vous propose de retrouver la sensualité, l’érotisme, de la poète Martha Rivera-Garrido dont j’ai découvert les vers ardents il y a deux ans et dont je vous propose de temps à autre une traduction.

Continuons à égrener le chapelet de son Alfabeto de agua (Alphabet d’eau) avec ce Poema E/Poème E :

POEMA E

Viernes y mayo en este planeta de mi piel
En los arrecifes tibios que me van descifrando

La ciudad existe solamente
En las tímidas luces de mi vientre mordido
Por cangrejos azules y tormentas

Tántrica lluevo desde adentro
Soy mi propio aguacero, soy chubasco
Llovizna de leche templándome
Las sienes y los párpados

Dibujando el placer en la boca de fuego de sus mantras
Esta muerte me encuentra pariéndome a mí misma
Naciéndome yo misma por mi sexo

Acercando los labios al contorno de rosas
Que esconde mis dos pechos
Beso desde tu boca mis pezones
Y te aprieto en mis piernas para darme en el grito

De las celliscas y el viento de mi cuerpo
De la pulsión y el veneno con que sangro
Me resguarda solamente la oración de tu carne
El astil caliente desde donde me enhiesto

©Martha Rivera

extase_cosmique

Proposition de traduction en français :

POEME E

Vendredi et mai sur cette planète de ma peau
Dans les récifs tièdes qui me déchiffrent

La ville existe uniquement
Dans les lumières timides de mon ventre mordu
Par des crabes bleus et des orages

Tantrique je pleus du dedans
Je suis ma propre averse, je suis giboulée
Bruine de lait qui m’attiédit
Les tempes et les paupières

Dessinant le plaisir dans la bouche de feu de ses mantras
Cette mort me trouve accouchant de moi-même
Me donnant naissance à moi-même par mon sexe

Approchant les lèvres du contour de roses
Qui dissimule mes deux seins
J’embrasse mes mamelons par ta bouche
Et je te serre entre mes jambes pour me donner dans le cri

Des bourrasques de neige fondue de mon corps
De la pulsion et du venin dont je saigne
Seule la prière de ta chair me protège
Tige chaude depuis laquelle je me dresse

Texte original en espagnol (République dominicaine) de Martha Rivera-Garrido
Proposition de traduction en français de Patricia Houéfa Grange
Tous droits réservés

extase1Source de l’image

Si vous lisez l’espagnol, vous pouvez lire Martha Rivera-Garrido sur son blog : Su boca es su medida.

En préparant cette note de blog, je me suis aperçue qu’on pouvait désormais commander les oeuvres complètes de cette poète (1985-2013), réunies sous le titre Alfabeto de Agua, sur Amazon. 275 pages de délices que je ne vais pas tarder à m’offrir !

Vos commentaires, réflexions, suggestions quant à ma traduction sont toujours les bienvenus.

Vous pouvez retrouver sur ce blog d’autres poèmes de Martha Rivera-Garrido avec traduction française :

No te enamores
Amoureuse de mon corps
Poema Y/ Poème Y



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