2021, année (de traduction) poétique

Le 17 janvier 2022

A l’aube de cette année 2022, je jette un coup d’œil dans le rétro car cette année 2021 aura marqué un tournant dans mes activités de traduction littéraire. En effet, pour la première fois, j’ai été sollicitée tout au long de l’année pour divers projets, de natures et dimensions diverses. Il y a toujours eu, tout au long de ces douze derniers mois, au moins un projet de traduction littéraire qui était sur le feu. Et, pour mon plus grand plaisir, il s’agissait essentiellement de projets poétiques. L’unique exception est la traduction du conte horrifique The House of Sounds de M. P. Shiel, mais la poésie fait partie de son essence. Voici le récit en traduction poétique de mon an 21.

Il y a donc d’abord eu, au tout début de l’année et au cœur de l’hiver, le retour vers les univers et mondes shieliens. Après Xélucha en 2018, les Editions de L’Abat-Jour m’ont confié la traduction de The House of Sounds qui m’a occupée tout au long de l’année et dont je vous ai régulièrement parlée.

Puis, à la fin du printemps et à l’orée de l’été, un autre projet, des plus romanesques et romantiques, est venu vers moi, et m’occupera encore en 2022. C’est une mission nimbée de mystère et de secret et il n’est absolument pas certain que mes traductions dans ce cadre soient publiquement diffusées un jour. Cependant, les poèmes que je traduis pour ce projet ont, eux, effectivement été publiés dans leur langue et territoire d’origine.
La personne qui m’a approchée et commandé cette traduction souhaite simplement dans un premier temps en disposer et les lire en langue française car cette personne ne maîtrise pas la langue d’écriture des textes. Cette personne m’envoie, par courrier postal, au fur et à mesure, les poèmes dont elle souhaite recevoir la traduction. Et, de la même façon, je lui envoie mes traductions, au fur et à mesure, exclusivement par courrier postal.
Il n’y a ni délai, ni enjeu. Je fais simplement en sorte de ne pas trop faire attendre cette personne qui, à chaque envoi, guette ma traduction pour savourer sa lecture.
Je trouve ça formidable de prendre ainsi le temps à tous les niveaux, de retrouver le plaisir de l’encre sur le papier, du timbre sur l’enveloppe, du son du clapet de la boîte à lettres, dans cette époque où il faut sans cesse aller plus vite, plus vite, plus vite et vers le tout-numérique !
Je disais plus haut que cette personne guette mes traductions (et me téléphone parfois quand cela fait un moment que les poèmes m’ont été envoyés), mais la vérité, c’est que moi aussi je piste les passages du facteur quand je sais que de nouveaux poèmes doivent arriver ! En effet, la poésie de cet auteur que je traduis me touche beaucoup et je suis impatiente, à chaque fois, d’en découvrir de nouveaux fragments, puis d’entrer dans la lecture intime qu’est la traduction, au plus près de la chair des mots. Je pourrais commander le recueil et le lire à loisir, mais il me plait de suivre le rythme lent de cette commande particulière et de les découvrir dans l’ordre du choix de cette personne.
C’est un projet qui me tient à cœur.

Ensuite, au crépuscule de l’été, une association m’a confié la traduction d’une mini anthologie d’une dizaine de poèmes. Je n’en dirai pas beaucoup plus car je laisse le soin à cette association d’en faire l’annonce officielle en temps voulu, mais la publication de ce projet à mains multiples devrait intervenir dans le courant du premier trimestre 2022. C’est un projet qui a bien occupé mon automne et le début de l’hiver et sur lequel j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler. Je vous en reparlerai en temps opportun.

Enfin, au passage entre 2021 et 2022, j’ai signé un contrat de traduction avec une sympathique maison qui ne publie que de la poésie et qui m’a fait confiance pour traduire le dernier recueil de poèmes, primé, d’un auteur dont j’ai découvert le travail et le style avec grand intérêt. Là encore, je vous en dirai plus en temps opportun. C’est le projet qui occupe l’essentiel de mon temps actuellement et qui m’accompagnera jusqu’au printemps. Je l’ai déjà bien entamé et c’est, à nouveau, un immense bonheur.

Et j’ai encore souri quand j’ai remarqué, en transitionnant d’un projet de traduction à l’autre, en particulier entre les deux derniers projets évoqués ci-dessus, des motifs communs à deux univers pourtant bien distincts l’un de l’autre. Sourire et émotion.

La poésie, que je l’écrive ou que je la traduise, est vraiment le lieu que je souhaite habiter.

Merci à toutes celles et à tous ceux qui me font confiance.



Envoyer un grain de pollen