Poésie du bout de l’an

Le 31 décembre 2019
Source : Pixabay

Après les romans ce matin, c’est avec deux recueils de poèmes que je vous propose d’aller au bout de cette année 2019. Ce sont deux recueils poétiques qui ont enchanté mes derniers week-ends et qui font écho à mon goût pour les voyages et la traduction.

AINSI NOMMÉS (WHAT GIVES US OUR NAMES), Alvin Pang, traduit par Catherine Foucher et Dongmei Wang, Math Paper Press, 2011

Ce livre, d’un poète singapourien, a été édité et publié en français dans la cité-Etat, à l’occasion d’un événement littéraire intitulé Le Festin de Babette. Je trouve l’idée formidable.
J’ai souvent vu le nom d’Alvin Pang apparaître sur les pages de réseaux sociaux de mes ami.e.s de Malaisie et Singapour. Après avoir, non pas lu, mais lévité à travers ce sublime recueil de prose poétique, je comprends pourquoi et j’en redemande !

Sous de fausses apparences de lexique, Alvin Pang dresse le portrait de mots divers, en faisant d’eux les personnages d’une histoire, les membres d’une famille, d’une communauté, en tissant des liens délicats et subtils entre eux. Ils sont comme les perles d’un collier ou d’un chapelet et s’égrènent en se singularisant et en se solidarisant tout à la fois. La langue est simple, pesée, épurée. Les portraits sont d’une justesse qui suscite l’émotion. On ne se lasse pas de lire et relire. C’est fascinant, presque enivrant et pourtant de l’ordre de la méditation.

Elle qui dansait hier de nous avoir vus danser
Poèmes de Pauline Ségalat & Photographies Sophie Gillmann
éditions Chrysogone, 2019

Ce recueil est un recueil de rencontres à plusieurs niveaux :
– Rencontre entre Pauline Ségalat et le Congo Brazzaville
– Retrouvailles régulières entre ce même pays et Sophie Gillmann
– Rencontre enfin entre Pauline et Sophie, entre les poèmes de l’une et les photographies de l’autre

Toutes ces rencontres tissent un carnet de voyage dans lequel, comme bien souvent, le chemin n’est qu’un prétexte, conscient ou inconscient. Le voyage est toujours, d’abord et avant tout, intérieur. L’ailleurs et l’autre nous tendent un miroir sur la surface duquel nous nous explorons. Ils nous offrent une parenthèse de recul sur nous-mêmes et les voies que nous arpentons. Ce qui n’empêche pas le dépaysement conscient, la saveur gourmande et émerveillée de la découverte, le partage en plénitude. Les yeux et l’âme ouverts.

Et c’est cela que dit ce beau livre entre ses poèmes-méditation et ses photos-contemplation.

Bonne lecture et joyeux réveillon à vous !



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