Carte postale de Trois-Rivières

Le 20 octobre 2017

Parc portuaire – Rue du Fleuve
Photo : Patricia Houéfa Grange (cliquer pour agrandir)

Mon bus s’est garé à Trois-Rivières ce jeudi 5 octobre à 13h30 et j’en suis repartie le même jour avec un autre bus qui a démarré à 20h05. Je n’ai donc passé qu’une après-midi, 6h30, dans cette petite ville de la Mauricie. Et pourtant j’y ai vécu certains de mes plus beaux moments de ce séjour canadien. La poésie y serait-elle pour quelque chose ? Plutôt 33 fois qu’une !

La poésie vient me retrouver dès le départ de Montréal. Le bus quitte la gare centrale près de l’UQAM et traverse toute la rue Saint-Denis. Cela fait une dizaine de jours que je suis au Canada, au Québec, à Montréal dont je n’ai pas encore bougé jusque là, et que j’arpente à pied depuis des jours. J’ai été peu à peu conquise par l’atmosphère qui règne dans cette ville sans pour autant être totalement séduite. Le bus parcourt toute la rue Saint Denis où l’automne semble enfin faire un pas en avant et je ne sais pourquoi, quelque chose se glisse dans mon cœur et le met en émoi. Serait-ce le changement de perspective ? Je trouve la rue pleine de charme. Alors que j’y ai déjà déambulé à pied à maintes reprises, je la redécouvre. Ce camaïeu de teintes brunes, chocolat, rouge vigne, rouge bordeaux, rouge lie, rouge sang et le dégradé d’oranges qui se profile, sur les maisons, dans la végétation, enroule sa liane autour de mon âme …

La poésie vient à nouveau me saisir alors que le bus remonte les grands axes de la petite ville de Louiseville, en plein festival de la galette. Maisons coquettes ouvrant les bras au bord du lac Saint Pierre. Je pense à certains petits coins du Bassin d’Arcachon …

Cette fois-ci, la poésie est là pour de bon. Je suis descendue du bus et au croisement de la Rue Royale et de la Rue des Forges, la banderole du 33ème Festival International de Poésie de Trois-Rivières se déploie devant moi.

Photo : Patricia Houéfa Grange (cliquer pour agrandir)

Mais c’est l’heure du déjeuner. Et les poètes sont en général bons vivants, ils ne se contentent pas de vers et d’eau fraîche ! Avant la reprise des activités du festival, j’ai un peu de temps devant moi pour découvrir cette jolie petite ville, allongée paisiblement au bord du Saint Laurent, qui s’est déclarée capitale de la poésie. Ce titre est loin d’être usurpé car pour la poésie, Trois-Rivières n’a pas fait les choses à moitié.

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Des vers de poètes québécois et du monde entier chantent l’amour sur des plaques émaillées disséminées dans l’ensemble de la vieille ville : du parc portuaire au parc Champlain, en passant par la Terrasse Turcotte, le quartier historique et l’Hôtel de ville. Dans certains voyages, en déambulant, j’ai « chassé » les œuvres de street art. A Trois-Rivières, ce fut la poésie. Et elle a injecté un sang tendre dans mon pouls …

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Sur les cordes à poèmes tendues sur la Place d’Armes – rebaptisée Parc Gilles Hénault pendant le festival – et surtout dans le Parc Champlain, la poésie de toi, moi, nous, offre son sel ensoleillé à toi, moi, nous. Poésie de tous les âges. Poésie d’enfants, d’adultes, d’aînés. Poésie de poètes officiels ou officieux. Poésie qui dit silencieusement et malicieusement qu’elle n’est pas réservée, pas élitiste, démocratique, par tous et pour tous. La poésie sèche sa lingerie délicate en famille univer-sel.

Place d’Armes/Parc Gilles Hénault
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Parc Champlain
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Parc Champlain
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Sur la Place de l’Hôtel de Ville se dresse un ouvrage singulier. C’est un Monument aux poètes, en hommage au poète inconnu. Je crois bien que cette initiative est unique au monde ! Unique aussi, cette cérémonie au cours de laquelle, chaque année, le maire dépose une gerbe sur ce monument au jour de la Saint Valentin ! Juste à côté de cette œuvre d’art, se trouve une boîte à lettres recyclée en boîte à poèmes prête à accueillir les vers de tout un chacun. Que la poésie soit !

Monument aux poètes
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Monument aux poètes
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Boîte à poèmes
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A Trois-Rivières, la poésie est partout visible, mais elle est aussi partout invisible, dans les sensations et les ressentis. Dans l’air qu’on respire et les couleurs qu’on boit, le soleil qui argente le Saint-Laurent et les heures qui diaprent le ciel, dans l’eau calme et pétillante des regards trifluviens. A Trois-Rivières, la poésie vibre et palpite dans les rues de la vieille ville.

Parc portuaire – Terrasse Turcotte
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Parc portuaire – Entrée de la rue des Forges
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Rue des Ursulines
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Rue des Ursulines
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Eglise St James
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Rue Bonaventure
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Cathédrale de l’Assomption
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Cathédrale de l’Assomption
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Cathédrale de l’Assomption
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La poésie est tellement présente sur la peau même de Trois-Rivières que j’en oublierais presque le festival ! Vite, il est temps ! Pousser silencieusement la porte de la pâtisserie, commander rapidement un chocolat chaud et écouter monter lentement les mots sucrés, doux, amoureux, sensuels, érotiques mêmes de ce goûter-poésie des quatre coins du monde :

Paula Giglio
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« Tu me manques d’une façon qui ne fait pas mal. »
Paula Giglio (Argentine)

Umar Timol
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« Un seul atome de ton amour ampute mes laideurs. »
Umar Timol (Ile Maurice)

Jean Désy
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« Et si vous me pleuriez, vous ne pleurerez plus car vous saurez à chaque instant que j’habite dans l’antichambre de vos âmes. »
Jean Désy (Québec)

Le soleil commence à décliner. C’est l’heure tendre dont je suis amoureuse où que j’aille dans le monde, celles dont les couleurs et les lumières me font trembler du dedans. C’est l’heure de l’apéro en poésie, c’est l’heure de l’apéroésie.
Pousser à nouveau une porte. Celle d’un lieu chaud et farfelu, le Zénob, que j’adopte aussitôt.
A l’amertume de la bière se mêle celle des mots encrés à la nuit qui tombe. Les voix disent la perte des parents, la mémoire douloureuse des camps, Tombouctou suppliciée …
Puis la clarté apaisante de la pleine lune se faufile dans le café quand j’échange avec Bios Diallo et qu’avec lui, Le dit de la Cueilleuse se glisse dans le festival !

Avec Bios Diallo

« Le dit de la Cueilleuse » au Zénob
Festival International de Poésie de Trois-Rivières

Zénob – Toilettes pour dames
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Zénob – Toilettes pour dames
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Cœur, corps et âme comblés je traverse à nouveau la vieille ville parée de ses habits de lumière. En marchant vers la gare d’autobus, un pincement vient étreindre mon cœur. Rue des Forges, les bars et les restaurants s’animent. La soirée s’annonce captivante et j’entends le murmure du Saint-Laurent au fond de moi. Qu’il aurait été doux de partager ce soir la table et les mots des poètes rencontrés aujourd’hui ! Petit regret de ne pas avoir consacré une nuit et une journée supplémentaire à ce festival. J’aime Trois-Rivières by night. Elle m’appelle. Je reviendrai.

Rue des Forges
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Quartier historique – Fontaine

Ville de Trois-Rivières
FIP de Trois-Rivières



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