Conversation avec Papa Césaire

Le 26 juin 2013

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Aujourd’hui, 26 juin 2013, Papa Césaire aurait eu 100 ans.

Lorsque j’ai découvert son vers à la puissance évocatrice intense à 15 ans, je rêvais de le rencontrer un jour. La vie en a décidé autrement. Mais il a joué un rôle important et je dirais même primordial dans ma poésie, dans la personnalité de mon vers. Malgré tout, il sera toujours présent à mes côtés, chaque fois que les mots me feront l’honneur de couler de ma plume et que j’oserai en appeler le résultat « poème »…

J’avais parlé de mon histoire avec Césaire et les poètes de la Négritude ici sur mon ancien blog.

Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous le poème que j’avais écrit, à 15 ans, après avoir avoir lu « Cahier d’un retour au pays natal » et entamé une longue plongée dans le monde poétique de Césaire. Je vous demande votre indulgence car je le publie tel que je l’avais écrit à l’époque, ce sont les mots d’une gamine de 15 ans, c’est mon hommage en ce jour de centenaire à mon Papa Césaire :

Je suis Nègre

Je suis Nègre
Et j’en suis fière !
Mon corps est né
Du magma !
Ma chair est la
Chair ardente de la Terre !
Je suis Nègre !
Mes racines, tentacules mouvants
Se dispersent dans le flux vivant
Mais mon feuillage s’épanouit
Sous le Soleil !
Je suis Nègre !
Nourrie de sèves diverses,
La sève de ma Mère,
Le lait de ma vierge Terre
M’abreuvent et me fortifient !
Je suis Nègre !
Carrefour de plusieurs cultures,
Je suis Nègre
Et j’en suis fière !

Mariposa, Cotonou, novembre 1995

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Je vous invite également à relire, si le coeur vous en dit, l’hommage en échos de plume laminaire que j’avais rendu à Papa Césaire sur mon ancien blog à l’occasion du premier anniversaire de sa disparition.

Et maintenant, comme on le fait sur ma terre béninoise pour accompagner le départ d’un ancien lors des veillées funéraires, cette nuit je m’en vais jouer du tam-tam à la mémoire de mon Papa Césaire !

EIA ! EIA ! EIA !



2 grains de pollen to “Conversation avec Papa Césaire”

  1. Monique dit :

    Bel hommage, Patricia! Bravo à tes quinze ans déjà poète et déjà arbre…
    Je ne connais pas grand-chose d’Aimé Césaire, à part « cahier d’un retour au pays natal ». C’est dire si j’ai lu avec attention et avec plaisir les échos de « la plume laminaire ».

    • Mariposa dit :

      Merci Monique. Ah, Aimé Césaire est infini et insondable ! Chaque fois que je me replonge dans ses textes et surtout ses poèmes (je possède cette belle anthologie rassemblée par mon compatriote Guy Ossito Midiohouan l’année où j’ai écrit ce poème: http://www.editions-sepia.com/catalog/product_info.php?products_id=99&osCsid=54fb7d552ff65d35ff0006d5e8766c64) je les redécouvre et j’y trouve de nouveaux messages et interprétations.
      Quant à l’arbre du poème, figure-toi que je ne me souvenais pas m’être faite arbre dans ce texte et j’ai souri en le relisant ! En ce moment, je replonge dans mes carnets d’écriture poétique adolescente et c’est assez fascinant à quel point l’Arbre, la Terre et la Nature y étaient déjà si vibrants ! Je ne m’en souvenais pas. Comme quoi, on ne change pas !

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