Le gardien du phare de Jacques Prévert

Le 16 décembre 2011

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Sur mon ancien blog, j’avais parlé des « Déferlantes » de Claudie Gallay dont j’avais énormément aimé l’atmosphère et l’écriture. J’ai récemment appris que pour l’intrigue de ce roman, l’auteure s’était inspirée d’un poème de Jacques Prévert (l’ombre du poète plane d’ailleurs sur l’ensemble de l’ouvrage).

Alors j’ai eu envie de partager ce beau poème avec vous. Attention, si vous n’avez pas encore lu « Les déferlantes » et que vous souhaitez le lire un jour, ne cliquez pas sur « lire la suite » sinon votre plaisir de lecture en sera amoindri ! Par contre, ceux qui ont lu et aimé « Les déferlantes » retrouveront avec plaisir l’intrigue et l’atmosphère du livre dans ces quelques lignes :

Le gardien du phare aime trop les oiseaux

Des oiseaux par milliers volent vers les feux
Par milliers ils tombent par milliers ils se cognent
Par milliers aveuglés par milliers assommés
Par milliers ils meurent

Le gardien ne peut supporter des choses pareilles
Les oiseaux il les aime trop
Alors il dit Tant pis je m’en fous !

Et il éteint tout

Au loin un cargo fait naufrage
Un cargo venant des îles
Un cargo chargé d’oiseaux
Des milliers d’oiseaux des îles
Des milliers d’oiseaux noyés.

Jacques Prévert
(Poème tiré de « Histoires »)



7 grains de pollen to “Le gardien du phare de Jacques Prévert”

  1. Claire-Lise dit :

    J’avais lu ce poème après le roman « Les déferlantes ». Après l’avoir relu à l’instant, je comprends qu’il ait pu servir de trame à une intrigue de roman. Ce gardien de phare m’émeut profondément. Il a la bonté de vouloir sauver des oiseaux mais sait quelles terribles conséquences peut avoir son geste. Et pourtant, il choisit. Son geste ambivalent est très troublant.

    • Mariposa dit :

      Je trouve ce poème aussi troublant que l’intrigue qui tisse le roman de Claudie Gallay. Son gardien de phare à elle est vraiment le personnage le plus complexe et le plus touchant des « déferlantes », enfin c’est mon avis. Son geste peut paraître totalement inhumain alors qu’en fait il est profondément humain. Ce sont les conséquences qui sont désastreuses. Mais je n’ose imaginer ce que cela doit être de voir de grands et beaux oiseaux venir s’écraser sur une vitre ou d’entendre leurs cris déchirants. Je crois qu’on peut en devenir fou …

  2. Claire-Lise dit :

    Oui, tu as raison, le gardien de phare est le personnage le plus troublant du roman. On peut effectivement devenir fou en voyant s’écraser les oiseaux éblouis par les lumières du phare. Le geste du gardien est donc parfaitement compréhensible même si ses conséquences sont terribles.

    J’aimerais savoir ce qui a inspiré Prévert quand il a écrit son poème : c’est un poème étrange, très étonnant. Il ne cesse de m’intriguer.

  3. […] en parenthèse hors du temps, je n’ai pu m’empêcher de penser une fois de plus au gardien du phare de Jacques Prévert, celui qui aimait trop les oiseaux. Je n’ai pas non plus pu empêcher cette délicieuse […]

  4. Nadine dit :

    J’ai adoré les Déferlandes, et j’adore le poèmes de Prévert. Si vous voulez comprendre ce qui pousse ce gardien fictif à agir de la sorte, lisez « Ar Men » de Abraham édité dans les années 60, cet ancien gardien de phare raconte sa vie dans le phare d’Ar Men. Alors vous pourrez imaginer …

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