Réflexions poétiques sur l’enfance – Poème 2 sur 2

Le 18 mars 2012

Sortie de Cocon par Mariposa
Feutres et crayons de couleur (14 x 14 cm)

Fin février, j’avais publié un premier poème né de mes réflexions poétiques sur l’enfance, thème proposé par le Printemps des Poètes cette année, précédé de cette introduction :

« L’intitulé du 14e Printemps des Poètes voudrait inviter à considérer quelle parole les poètes tiennent sur les commencements, apprentissage du monde entre blessures et émerveillements, appétit de vivre et affrontement à la « réalité rugueuse », comment leur écriture aussi garde mémoire du rapport premier, libre et créatif, à la langue. »
Extrait de l’Edito du Printemps des Poètes 2012 ayant pour thème « Enfances », rédigé par Jean-Pierre Siméon.

J’ai décidé de répondre à l’invitation de cette manifestation et d’écrire quelques poèmes de réflexion sur ce thème que j’offrirai en lecture lors des semaines à venir. J’en ai écrit deux articulés autour de la relation entre l’enfance et les mots. La relation entre l’enfant (étymologie latine infans = qui ne parle pas) et les mots. Des poèmes qui parlent de l’enfance comme d’un pays de notre mémoire première. Je pense que tout ce que nous sommes et tout ce que nous devenons s’est décidé alors que nous étions dans notre prime enfance et que nous ne parlions pas encore.
De façon métaphorique, à notre venue au monde, nous sommes brusquement arrachés à notre mer maternelle, à l’océan de nos rêves intimes et nous sommes forcés à inspirer l’air qui nous entoure et est saturé de la « corruption » de la société, ce qui nous fait pousser notre premier cri. Les années passant, la société nous oblige à emprunter certains chemins, à entrer dans certains moules et nous oublions souvent petit à petit celui/celle que nous étions destiné/e à être pour devenir celui/celle qu’on attend de nous voir devenir. Mes poèmes sont une invitation à faire un voyage dans le temps pour retrouver nos mots et nos désirs premiers.

Je vous livre le deuxième poème aujourd’hui, en ce dernier jour officiel du Printemps des Poètes 2012 :

Nouvelle Sortie de Cocon par Mariposa
Feutres, acrylique et stylo à bille sur papier kraft (21 x 15 cm)

Des papillons dans la gorge

Dans ma voix
Les mots battaient trop vite
Ils transperçaient les ailes
Du rythme de mon coeur
Ils retombaient vol brûlé
Sans force sur le sol de mes peurs.

Alors j’ai enfermé mes vers
Dans des cocons de soie
Et je les ai avalés placés tout au fond de ma gorge
Sur les branches du mûrier de mon âme.
Alors ce champ de bulles en mue
M’a revêtue des langes du mutisme
Et dans le silence de cette enfance nouvelle
Lentement mes cocons de paroles se sont métamorphosés.

Au soleil de mon Printemps
L’enfant en moi a tendu les mains vers Kairos
Alors ma gorge s’est déployée
Et mes papillons-poèmes se sont envolés

Mariposa, à Bordeaux, le 27 février 2012 à 16h25

Envol de papillons-poèmes par Mariposa
Feutre noir et collage (18,5 par 11,5 cm)

Comme vous l’avez remarqué, j’ai également traité plastiquement le thème en créant les trois petits tableaux ci-dessus qui illustrent d’abord ce poème, « Des papillons dans la gorge », mais également plus globalement la façon dont j’ai traité le thème « Enfances » en ce printemps des poètes.

J’ai également produit une quatrième composition plastique qui illustre uniquement ce poème, « Des papillons dans la gorge », et qui m’a également servi de prétexte pour rendre hommage au travail d’une plasticienne dont j’admire infiniment l’oeuvre, Cathy Schein :

Envolée de papillons-poèmes par Mariposa
Découpage et collage de papier noir et blanc irisé (21 x 25 cm)

Envolée de papillons-poèmes par Mariposa
Découpage et collage de papier noir et blanc irisé (21 x 25 cm)

Comme les photos ci-dessus vous le suggèrent, il s’agit d’un travail en « trois dimensions » qui rend hommage aux tableaux notamment d’inspiration végétale de Cathy Schein (n’hésitez pas à parcourir le catalogue de son site). J’étais déjà très admirative des productions de cette artiste d’origine vietnamienne. Mais en ayant passé plus de 2h sur ma propre petite production ci-dessus aux dimensions moins importantes et bien moins complexe que les tableaux délicats de Cathy Schein, je suis encore plus soufflée par ses réalisations ! N’hésitez pas à aller visiter son exposition itinérante « Murmures » qui a lieu actuellement dans trois châteaux de Sauternes.

J’ai passé une après-midi très agréable à travailler sur ces petits tableaux, surtout le dernier qui m’a entourée de sensations infiniment zen, je suis pratiquement entrée en méditation en coupant et collant.

Voici deux détails :

 Voilà, j’espère que le poème comme les oeuvres plastiques vous plairont. N’hésitez pas à me laisser un petit grain de pollen avec vos commentaires et impressions.



2 grains de pollen to “Réflexions poétiques sur l’enfance – Poème 2 sur 2”

  1. Claire-Lise dit :

    Ton poème est très beau.
    Ce qui précède les mots est parfaitement exprimé et leur envol aussi.
    Le symbole du papillon est attaché à toi de façon très intime. Parmi tes créations plastiques, j’aime particulièrement celle inspirée du travail de Cathy Schein. Le résultat est très beau et l’utilisation du noir et blanc donne une sobriété à l’ensemble qui aurait pu paraître chargé si tu avais utilisé d’autres couleurs. Ce travail me rappelle la création des boîtes de « Miscellaneous ».

    • Mariposa dit :

      Je suis touchée que ce poème fasse écho chez toi. Oui le Papillon et moi sommes intimement liés, c’est bien pour ça que je le porte tatoué dans ma chair depuis plus de deux ans maintenant !
      Cathy Schein travaille aussi beaucoup en noir et blanc et ces deux teintes permettent une certaine sobriété très zen, c’est vrai. Et puis, j’aime le contraste « naturel » et « évident » qu’offrent ces deux non couleurs. En photo aussi. Les images en noir et blanc parlent plus que celles en couleurs.
      C’est aussi, il est vrai, un travail dans la continuité des boîtes de « Miscellaneous ». J’en ai refait 4 tout dernièrement pour le Printemps des Poètes et le Marché de la Poésie des Chartrons. Cette fois-ci, je les ai travaillées en les découpant, façon dentelle, toujours des papillons. Cela a beaucoup plu. Et cela me donne envie d’en recréer de nouvelles !!!

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