Papillons de mots

Page de carnet pour célébrer l’été

« On commence à vieillir quand on a fini d’apprendre »
Proverbe japonais

Suite à une passionnante conversation virtuelle entamée hier sur le blog Patpantin de mon amie haijin Monique Mérabet autour des « chemins d’écriture » et notamment de ceux qui mènent aux haïkus, j’ai passé une bonne partie de la soirée à façonner des tercets qui cherchent à s’approcher du haïku. Ce ne sont pour le moment que des tercets, glissés sur des pages de carnet. Je les laisse reposer, je prends le temps de la métamorphose pour les ciseler un jour en véritables haïkus. En attendant, ils célèbrent la venue de l’été :

Après la tempête
Tiges brisées des roses trémières
Toute premières fleurs de dahlia

***

Acrobaties
Des hirondelles
Un cirque dans le ciel

***

Dans le crépuscule
Du jour le plus long
Le parfum des fleurs

***

Dans la paille froissée
L’oeuf unique
Du premier jour d’été

***

Solstice estival
Jusqu’au bout de la lumière
La peau dans le jour

***

Pour en revenir à la discussion sur Patpantin, j’avais glissé à la fin d’un de mes commentaires indiquant mes difficultés sur le chemin du haïku, ce petit tercet :

A peine je pense l’effleurer
Que déjà il s’est envolé
Papillon le haïku

Après avoir lu les différents commentaires et relu des haïkus sur le blog de Monique mais aussi sur les blogs de ses lecteurs, j’ai « élagué » (comme dit Monique) ce tercet pour en faire :

Papillon ? Haïku ?
A peine effleuré
Déjà il s’envole !

Mais entre temps, Monique en petite abeille, avait déjà mené « l’élagage » bien plus loin et réellement sublimé mon texte, la chenille est en quelque sorte devenue papillon :

à peine effleuré
le papillon s’envole
– mon haïku

Et voilà, un haïku à quatre mains est né à l’orée de l’été et à des dizaines de milliers de kilomètres et quelques fuseaux horaires de distance ! Je le conserve avec émotion dans mon carnet ! Merci Monique !

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