Papillons de mots

En cours de lecture : « L’ultime conviction du désir »

« La bagnole bien lavée de marque. Mercedes.
C’est pas normal mon frère. Mais c’est normal partout.
Dans tous les pays de misère, y a des rallyes de milliardaires, qui te disent au coin du feu que le désert c’est tellement beau, et qu’eux ils sont tellement gentils.
Eux, c’est les enfants qui courent après les stylos qu’on leur balance.
Les parents sur le bas-côté humiliés dans leur silence. Le rire des collabos qui font semblant de croire que c’est vachement généreux tous ces stylos.
Les Blancs sur les quads qui jettent les stylos. Sans regarder.
On nique la misère. Ils savent pas écrire.
Les stylos on les retrouve sur les marchés, à Dakar à Bamako.
Dans le monde entier il y a des Mercedes bien lavées, des gens bien émus mais qui te feront tout casquer.
Faudra facturer ONG Paris beaux quartiers. »

« Je veux chanter la vie. Partir sur les routes. Aller à la rencontre de la différence. Afin de grandir une fois pour toutes. N’avoir plus honte d’avoir oublié. Lointaine lumière de solitude. Loin des écrans de télévision. Quitter sa peau d’orgueilleux. Etre fier. Debout. Parler aux âmes. Tenir conseil. Tendre la main. Essayer de comprendre.
Laisse le balancier de la pirogue faire le boulot. La douleur finit par tuer l’amer. Elle laisse l’humain comme une épure. Débarrassé. Lavé des corruptions intimes. »

« Demain. Demain peut-être. Dans peut-être il y a la vie. Dans peut-être il y a l’espérance.
Alors demain peut-être.
Il ne nous arrive que ce qui nous ressemble. »

« Le fer rouge planté dans la chair intime des femmes. La torture.
Les longs hurlements des filles la nuit dans leur sang. Leur chair jetée aux charognards.
Plaie du corps plaie de l’âme pour que disparaisse le plaisir. Misère. Excision.
Ma belle Afrique prie selon ton coeur. Alléluia. Mais cesse de brûler ta fille. Epargne la grâce. La joie. Cesse le massacre. Je t’aime ma belle Afrique. Ma terrible Afrique. Ma tragique Afrique. »

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