Papillons de mots

Lecture en cours : « Le goût des pépins de pomme »

« Des centaines d’araignées avaient tissé là leur toile au cours des ans, de vieilles toiles toutes feutrées dans lesquelles, outre les mouches desséchées, étaient sans doute également accrochés les cadavres de leurs anciennes propriétaires. Les toiles superposées formaient une étoffe blanche moelleuse, un filtre à lumière laiteux, rectangulaire et mat. Je songeai au filet souple de rides sur les joues de ma grand-mère. Un réseau dont les mailles étaient si larges que la lumière du jour paraissait scintiller par-derrière à travers la peau. L’âge venant, Bertha était devenue translucide, sa maison, en revanche, s’opacifiait.
– Mais toutes deux criblées de trous, dis-je tout haut à la lucarne, et les toiles d’araignées ondoyèrent sous mon souffle. »

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