Chronique traductrice (4)

Le 21 novembre 2022
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Un des aspects de mon métier de traductrice que j’apprécie particulièrement est l’ouverture qu’il m’offre sur des mythes, croyances, légendes que je ne connaissais pas et qui sont tous plus fascinants les uns que les autres.

En traduisant Blood, premier recueil de Noelle Q. de Jesus il y a quelques années, j’ai croisé l’Aswang, créature métamorphe malfaisante du folklore philippin. Elle peut se présenter sous la forme notamment de gros chiens noirs ou de chauves-souris (peut-être inspirée par le renard volant des Philippines qui n’est rien d’autre qu’une roussette géante inoffensive pour l’être humain) et poursuit les femmes enceintes pour dévorer leur bébé.
L’année dernière, en traduisant The House of Sounds de M.P. Shiel, j’ai rencontré les selkies (mi femmes, mi phoques), les kelpies (chevaux marins) et les grülies (ogresses) du folklore des îles Shetland.
Et ces derniers jours, m’est apparue la silhouette du jarjacha ou qarqacha, démon des Andes, qui se présente sous la forme d’un lama à deux têtes ou d’un être hybride mi lama mi être humain. Ce monstre est la matérialisation de la punition des êtres qui commettent le péché d’inceste.

– Vous pouvez retrouver l’Aswang dans la nouvelle Equivalents publiée dans le recueil Passeport de Noelle Q. de Jesus, dans ma traduction depuis l’anglais (Philippines/Singapour), paru aux éditions do en 2020.

– Vous pourrez bientôt retrouver les selkies, les kelpies et les grülies dans La maison des sons de M.P. Shiel à paraître en anthologie, dans ma traduction depuis l’anglais (Royaume-Uni) chez les éditions de l’Abat-Jour au premier trimestre 2023.

– Et le jarjacha vous surprendra bientôt aussi entre deux pages d’un ouvrage que je traduis actuellement depuis l’espagnol, et qui est à paraître début 2023.



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