Le parfum des daphnés

Le 30 décembre 2018

Le parfum des daphnés
Claire-Lise Coux, 2018

Après Kemenyan, c’est à nouveau sous le signe des fragrances que Claire-Lise Coux nous livre sa nouvelle offrande poétique. C’est aux daphnés, fleurs hivernales au parfum puissant, qu’elle confie le soin de nous enchanter.

Une seule fleur
Sur l’épiderme du jour
Et le ciel tout entier noyé
Dans l’encre de ses pétales.

Ces deux derniers recueils de la poétesse ont en commun sobriété, délicatesse et subtilité. Qualités que l’on retrouve dans les poésies asiatiques, japonaise en particulier, dont Claire-Lise Coux est amatrice, et dont on caresse l’âme sous le souffle de sa plume.

Mais si Kemenyan, comme les recueils précédents, était profondément marqué par la nostalgie, la mélancolie, l’impuissance face au temps qui passe et à tout ce qu’il peut emporter, Le parfum des daphnés est un cantique de la sérénité, de l’apaisement, de l’abandon, du bonheur simple et plein que l’on éprouve aussi bien auprès des petites choses (tels que les humbles présents de la nature) qu’à l’épicentre des grandes émotions (amour encore, amour toujours).

Le ciel se dépouille
Des pétales de la nuit
J’irai avec toi mon amour
J’irai avec toi caresser le jour.

Et si l’air est habituellement l’élément qui règne en maître sur les recueils de Claire-Lise Coux, même s’il reste ici bien présent (parfum, encens, vent, souffle …), le feu, la terre et surtout l’eau ont désormais pris une place bien affirmée à ses côtés. L’eau de la source des (re)naissances, l’eau du bain de la sensualité, l’eau qui ni ne commence ni ne finit « Entre le palpable/ Et l’impalpable ». Les poèmes de ce parfum des daphnés sont en effet parcourus d’un murmure mystique, de « Pulsations secrètes/ Entre ici et l’infini ». C’est un recueil de la traversée, de toutes les traversées ; et du lien, de tous les liens.

Notes de tête : soupirs délicats ; notes de cœur : battements aériens ; notes de fond : ravissement sempervirent.

Parfum dansant, souffle doux
Je suis la femme nuage enroulée à ton cou



2 grains de pollen to “Le parfum des daphnés”

  1. Claire Lise dit :

    Merci du fond du cœur ma Patricia pour tes mots qui me touchent tellement. Je te suis infiniment reconnaissante. Je t’embrasse.

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