Revue Jentayu – Hors-série Thaïlande

Le 6 mars 2018

Il y a quelques semaines, paraissait le numéro 7 de la revue Jentayu que je ne présente plus ici. Mais c’est du deuxième hors-série, publié à l’automne dernier et consacré aux lettres de Thaïlande, que je viens vous dire quelques mots aujourd’hui.

Réunissant les textes (nouvelles et poèmes) de 19 auteur-e-s et les illustrations de 3 artistes, tout comme le premier hors-série, ce recueil n’a pas officiellement de thème particulier. Mais tout comme pour le premier hors-série, mon ressenti de lectrice en a tracé un entre les différentes oeuvres proposées ici. En effet, à une ou deux exceptions près, les textes de ce hors-série sont tissés autour du souvenir, de la mémoire, des objets du souvenir et de la mémoire. Le souvenir de personnes ou de moments disparu(e)s. Et chaque pièce apparaît comme un des éléments d’un autel familial enveloppé de l’encens des histoires écoulées. Les petites et la grande. Un peu comme un prélude à cette nouvelle édition de la revue Jentayu qui nous invite à explorer « Histoire et Mémoire » en parcourant « Le sillon des souvenirs ».

D’autre part, un autre trait d’union tout à fait manifeste relie l’ensemble de ce recueil. Il s’agit bien évidemment de l’unique traducteur de ce hors-série, Monsieur Marcel Barang. Un grand Monsieur à saluer bien bas, non seulement pour ce hors-série, mais pour l’ensemble de son oeuvre jusqu’ici. Ce spécial Thaïlande de Jentayu est l’exemple même de mon but ultime en tant que traductrice, à savoir parvenir à épouser la voix et le style de chacun-e des auteur-e-s que je serai amenée à traduire. En effet, non seulement aucune des voix ici présentées n’est la même, mais elles sont très contrastées les unes par rapport aux autres. Et elles sont toutes servies par le même traducteur. Traducteur qui a un style propre exquis à savourer en introduction. C’est un merveilleux travail d’équilibriste et, à cet égard, ce hors-série de Jentayu est également un ouvrage édifiant et précieux pour tout-e traductrice ou traducteur.

Enfin, pour une fois, ce ne sont pas les poèmes qui m’ont le plus touchée. J’ai goûté l’ironie douce-amère d’Octobre de Chart Korbjitti ; été émue par La petite soeur de Notthee Sasiwimon et Les faibles de Chanwalee Srisukho ; adoré me perdre et me retrouver dans le puzzle de Un autre jour de bonheur façon 1984 de Wiwat Lertwiwatwongsa ; suivi avec délice les égarements dans les circonvolutions drôles ou grinçantes de Marout regarde la mer de Prabda Yoon et surtout de Un poème doit être, non dire de Saneh Sangsuk. D’ailleurs, j’ai désormais une envie irrésistible de me plonger dans l’oeuvre littéraire de ce dernier après avoir lu le bel avant-propos de Jean-Noël Orengo et la fabuleuse introduction de Marcel Barang.

Oubliez les brochures touristiques et tout ce que vous pensiez savoir de la Thailande. Installez-vous confortablement dans votre fauteuil ou canapé préféré, versez vous une tasse de thé ou un verre de ce-qu’il-vous-plaira-de-boire, attachez votre ceinture et décollez !



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