Patiras, Fluxus, Ile-Poème

Le 6 août 2013

Copyright Mariposa

Cela fait quinze ans que je vis en région bordelaise. Et je n’étais jusque là passée qu’une ou deux fois par le Médoc, tout juste en lisière … Cela faisait longtemps que je me disais que j’irais bien explorer ces terres et notamment le finistère qui se trouve au bout : l’Estuaire et ses îles, ses phares

J’ai finalement eu l’occasion de traverser le Médoc et de me rendre dans l’Estuaire dimanche dernier. Ce fut une très jolie balade au coeur des vignes et des châteaux (bien que j’avoue préférer les magnifiques paysages vallonnés du Sauternais où je réside !) et enfin, face à Pauillac, l’île de Patiras et son phare. Notre destination !

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Soyons clairs, on peut faire le tour de l’île en quelques minutes, du moins, le tour de la partie qu’il est possible de parcourir. Cependant, il ne faut surtout pas manquer de monter tout en haut des 129 marches et 31m de haut du phare. La vue depuis le sommet embrasse non seulement l’ensemble de l’île , mais encore l’Estuaire. C’est superbe. Et puis, il ne faut pas manquer non plus de se laisser porter par ses pas, de s’abandonner un peu à l’île, de se poser quelque part, dans l’herbe, sur une souche, dans le joli salon de jardin du refuge de Patiras et se laisser rêver …

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Mais si j’étais à Patiras, c’était d’abord et avant tout pour assister à ce spectacle :

(cliquer pour agrandir)

Ce fut un joli moment. Le texte Fluxus de Donatien Garnier qui donne la parole à un fleuve, depuis sa source jusqu’à son baiser-fusion final avec la mer, est très beau. La mise en son, en musique, en voix, en espace est réussie. Et on ne pouvait pas rêver mieux que le cadre de l’île de Patiras pour recevoir ces mots-sons émotion ! Même si le spectacle a déjà été donné dans un autre espace qui lui conférait une autre dimension :


Fluxus de Donatien Garnier Cap Sciences face à… par Quani

Le rouleau du texte Fluxus, partition poético-quasi musicale, est en voie de parution. A suivre !

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Juste après le débarquement sur Patiras, avant d’aller explorer l’île et avant le spectacle, Donatien Garnier nous a présenté une de ses oeuvres précédentes : Recueil d’écueils, « cartographie du phantasme insulaire ».

Cette carte marine imaginaire n’a pas de frontières et n’a pas fini d’être habitée. Donatien Garnier souhaite collecter de nouvelles îles-poèmes à intégrer à son Recueil d’écueils virtuel. Alors si le souffle de l’inspiration vient caresser l’île de votre imaginaire, n’hésitez pas !

J’ai apporté ma contribution sur place avec une île-poème-papillon très instantanée. Mais en fait, voici le poème, écrit depuis un petit moment, auquel j’ai pensé quand Donatien a présenté son projet :

Une île

Marcher jusqu’au bout de son propre corps,
Le pied nu comme une âme ouverte.
Là, l’épiderme meurt et l’âme peut naître.
Marcher vers le finistère de sa propre chair,
La lumière baignant son visage offert,
Là où jaillissent les eaux de son éther.
S’élever sur la parole silencieuse
De la peau des mots respirés.
Franchir les frontières de tous ses possibles,
Marcher fermement vers tous ses devenirs,
Les idées légères et l’aura lyrique,
La paume à écrire irradiant l’esprit,
Tel un soleil en battements de vie.
Refermer ses bras sur la soie de Thalie,
Doucement fusionner avec la Poésie,
Se métamorphoser et devenir une île.

Mariposa, 2009

Sirène échouée
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Pendant toute cette belle après-midi en parenthèse hors du temps, je n’ai pu m’empêcher de penser une fois de plus au gardien du phare de Jacques Prévert, celui qui aimait trop les oiseaux. Je n’ai pas non plus pu empêcher cette délicieuse chanson des Innocents de me voguer à l’esprit …


Les Innocents – L’autre Finistere par GuenZou

Pour des croisières dans l’Estuaire : contacter Gens d’Estuaire

Voir aussi : Refuge de Patiras



2 grains de pollen to “Patiras, Fluxus, Ile-Poème”

  1. Monique dit :

    Une belle promenade que tu nous offre là, Patricia. Découvrir des cieux et des terres inconnues, c’est déjà exaltant mais quand tu nous offres de devenir île, c’est carrément l’enchantement.
    Moi qui vis dans une île que j’aime et dont je me sens étroitement reliée par ces liens si prégnants d’identité, je me sens souvent île, à la fois centrée sur l’intime et ouverte aux vents d’autres poésies.

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