Marcher …

Le 5 mai 2013

« Compostelle, l’appel du chemin », Hors-Série Pèlerin, mars 2011
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« Marcheuses aux semelles de mots »
de Florence Archimbaud et Sylvie Massart
Association Pieds Plumes, janvier 2013

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Cela fait plusieurs années désormais que je ressens, de plus en plus urgent, l’appel du chemin vers Santiago de Compostela (Saint Jacques de Compostelle). Je souhaite effectuer le trajet entre Saint Jean Pied de Port et Santiago, puis Finisterra. A pied. Partir un mois et demi loin des bruits du monde. Avec mon sac à dos, un ou deux livres et mon carnet pour écrire et dessiner. Sans me connecter à Internet, sans écouter les informations. Juste un téléphone portable pour donner des nouvelles aux proches et les rassurer, rien de plus. Il s’agirait pour moi d’une expérience spirituelle plutôt que d’un pèlerinage religieux. Il s’agirait pour moi, au moins une fois dans ma vie, de prendre le temps, d’avoir le temps, d’appréhender différemment le temps. Il s’agirait pour moi de me concentrer sur la marche, la méditation, la lecture et l’écriture.

Alors, en attendant de les arpenter (c’est un projet que je souhaiterais réaliser pour célébrer mes 35 ans, mais je me suis donnée les cinq prochaines années pour le faire), je lis les chemins de Compostelle. Il y a deux ans, j’avais acheté le hors-série du magazine Pèlerin (ci-dessus) et avait pensé y trouver ce que je cherchais pour ma préparation et une confirmation de la façon dont je voulais vivre ce projet. Et vlan ! Au détour d’un festival, mon frère est tombé sur « Marcheuses aux semelles de mots » et, connaissant mon projet, me l’a offert (merci beaucoup d’ailleurs ti frangin !). Cet ouvrage prend en quelque sorte à contre-pied le hors-série du Pèlerin et la plupart des guides existants pour les chemins de Compostelle. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un guide. Il s’agit d’un partage. Partage spirituel, humain et poétique. J’en ai actuellement lu la moitié et il a déjà complètement bouleversé ma vision de mon futur pèlerinage et il m’a donné de nouvelles envies …

Je vous en reparlerai de façon plus complète lorsque j’aurai fini de le lire, mais j’avais envie de partager dès maintenant quelques extraits avec vous autour de la marche, du cheminement :

D’ordinaire, nous ne marchons que par intermèdes, par nécessité, parfois par goût, mais toujours en pensant plus au but qu’à la marche elle-même. Il semble même que bien des choses soient inventées pour nous éviter de marcher … Nous avons oublié les risques et les hésitations de nos premiers pas d’enfants. Nous ne sentons même plus qu’il s’agit d’oser le déséquilibre et de le rétablir pour ne pas tomber.

Mettre un pied devant l’autre est inséparable de recommencer. L’un sans l’autre serait inconcevable, tant on aurait l’impression d’un arrêt brutal, d’un gel sur place, d’un immobilisme inapproprié et douloureux.

« Etre baptisé, ça n’est pas être arrivé, c’est prendre le départ ! Ce n’est pas se mettre à l’abri, mais c’est oser partir, être baptisé, ce n’est pas s’installer dans la foi, c’est se mettre en marche. Ce n’est pas prendre une assurance, c’est prendre des risques. Le baptême est un voyage. Etre baptisé n’est ni un grade, ni une carrière, ni une promotion. Le chrétien habite en chemin, c’est un vagabond. Sa seule demeure, c’est la route. Le chrétien vit dans la poussière des pistes, les pieds dans la boue et la tête aux étoiles. Le chemin est le livre dans lequel le chrétien apprend à lire Dieu. »
J’ai noté dans mon carnet ces vers de Jean Debruynes, glanés en France dans quelque revue étalée sur une table à l’entrée d’un église.(…) Comme je n’ai pas à me demander quoi faire d’un quelconque baptême, dans les mots de Jean Debruynes, je lis « être véritablement humain, ce n’est pas s’installer dans la vie, c’est se mettre en marche … »

Bon pied, bon oeil, cheminer est une histoire de regard autant qu’une histoire de pieds. Il faut savoir lever la tête, être un regard libre autant qu’un bon marcheur.

Nos cérémonies du thé nous protègent : il faut s’asseoir et laisser infuser le paysage dans le regard, comme le thé dans la tasse.

« Si tu n’es pas de bon pied pour le voyage, choisis le chemin qui mène à l’intérieur de toi-même. Il transforme un grain de poussière en magnificence dorée. »
Proverbe soufi.

Jardiner embellit la vie quand les pèlerinages sont finis.

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Je vous rappelle cet article publié sur mon ancien blog en mai 2009 concernant le recueil de poèmes « Psaumes de temps présent » d’Alina Reyes, rédigé après le pèlerinage de l’auteur à Saint Jacques de Compostelle.



1 grain de pollen to “Marcher …”

  1. […] J’ai commencé à vous parler de ce très bel ouvrage il y a quelques jours. […]

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