22 avril, bonne fête à toi chère petite planète !

Le 22 avril 2012

Le 22 avril, c’est la journée mondiale de la Terre !

Je ne ferai pas de longs discours car je ne suis que pauvre poète ! Alors, chère Pachamama, je t’offre ce qu’un poète peut t’offrir, quelques vers pour essayer de réveiller, secouer, bousculer !

Triptyque des Chants de la Terre au Joueur de Fifre

Premier Chant – Chant du Souffle

Oh mon beau joueur de fifre
Toi qui fais danser dans ta flûte
Le souffle du cœur de tout être.

Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !

La joie cascade au mitan de mon lit
Ondoyant, miroitant,
La joie cascade au ventre de mes eaux
Reflets d’argent, reflets mouvants.

Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !

La vie gicle au giron de ma chair
Magma de sang, ocre fertile
La vie gicle aux entrailles de ma peau
Flux qui grouillent, foisonnent et pulsent.

Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !

L’allégresse ricoche sur les membranes de ma respiration
Ondes bourdonnant sur le tissage du vent
L’allégresse ricoche sur la quintessence insufflée
Atmosphère attendrie par ce miel partagé.

Oh mon beau joueur de fifre
Toi qui fais danser dans ta flûte
Le souffle du cœur de tout être.

Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !

Oh mon beau joueur de fifre
Ta musique à nulle autre pareille
Encercle en sa ronde tous les êtres de la Création.

Mariposa, à Barsac le 1er juin 2010

***

Second Chant – Chant de la Blessure

Ma peau se glace, mon ventre s’étreint
Mon cœur a froid, mon écorce geint …

Oh fils d’Adam j’ai posé dans tes paumes la féconde lumière
De tout ce qui m’est cher, de tout ce qui m’est chair

Montre-toi digne, prend garde fils de la Terre !

Tu m’écorches à vif, tu m’éventres les reins
Mon cœur a froid, mon écorce geint …

Ô prend garde fils de la Terre !

Tu m’épluches l’âme, tu poignardes mon sein
Ma peau se glace, mon ventre s’étreint …

Ô prend garde fils de la Terre !

Tu assoiffes mes rires, ma source a faim
Mon cœur a froid, mon écorce geint …

Ô prend garde fils de la Terre !

Fils d’Adam j’ai posé dans tes paumes la féconde lumière
De tout ce qui m’est cher, de tout ce qui m’est chair

Montre-toi digne, prend garde fils de la Terre !

Mariposa, à Barsac le 1er juin 2010

***

Troisième Chant – Chant des Stigmates

Ici le bonheur s’élevait haut sur les notes de ta flûte
Il n’y a plus désormais que l’écho du silence vibrant sur les parois de la béance.

Peau craquelée, terre déshydratée
Peau craquelée, corps écroulé
Peau craquelée, bras dénudés

Il n’y a plus que stigmates et totems

Passé consumé, repères effacés
Passé consumé, racines avortées
Passé consumé, marche insensée

Il n’y a plus que stigmates et totems

Et mes larmes sèches
Et mon sang fossilisé
Et mon ventre vide

Il n’y a plus que stigmates et totems

Il n’y a plus désormais que l’écho du silence vibrant sur les parois de la béance
Ici le bonheur s’élevait haut sur les notes de la flûte.

Mariposa, à Barsac le 1er juin 2010



2 grains de pollen to “22 avril, bonne fête à toi chère petite planète !”

  1. Claire-Lise dit :

    Ton tryptique est un bien bel hommage rendu à notre planète.

    J’aime particulièrement ton premier texte. Les autres me font mal. Trop mal…

    • Mariposa dit :

      Je suis heureuse, non pas de te faire de la peine, mais d’avoir créé ce ressenti en toi. C’était le but. Si tu n’avais pas eu mal, j’aurais écrit pour rien !
      Le 1er poème, Chant du Souffle, est celui des origines, de l’Equilibre, de l’Harmonie entre tous les êtres de la Création. Et notamment entre l’Homme (Joueur de Fifre) et les créatures de la Nature que la Terre (ou le Souffle Premier) lui a confiées. Il est très joyeux et je l’ai même pensé pour qu’il soit dansé !
      Le 2ème poème est celui des premières infractions de l’Homme. Le moment où il renonce à l’Equilibre, où il a abandonné sa flûte, son fifre. Le moment où la Terre Mère commence à souffrir et lui envoie des signes de ses blessures afin qu’il revienne vers Elle. c’est l’époque que nous vivons actuellement.
      Le 3ème poème est ce qu’il risque de se passer si le Joueur de Fifre n’écoute pas la Terre et ne reprend pas sa flûte. On n’en est pas encore là, fort heureusement. Mais on n’en est pas si loin que ça non plus.
      De plus, il ne faut pas oublier les générations futures car comme l’a dit Saint Exupéry le Sage, « nous n’héritons pas la Terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. »
      Je ne suis pas de nature pessimiste et ce n’est pas le sentiment que je cherche à véhiculer, au contraire ! Mais faire mal, bousculer, choquer peuvent être nécessaires pour se relever et partir dans la bonne direction.
      Pour ma part, pour célébrer la Pachamama, je lui ai fait l’offrande, dans mon jardin, d’une brassée de narcisses et d’une cordyline red star, tous mis en Terre hier. Nous aurons plaisir la Terre et moi à les voir pousser et engendrer la Vie.

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