« Des gens comme vous et moi » et deux poèmes

Le 24 janvier 2012


Voici un petit recueil de nouvelles qui ne contient que des pépites. Je l’ai lu doucement, petit à petit, pendant mes trajets quotidiens en train. Chaque trajet correspondait à une ou deux nouvelles, à une ou deux histoires, à une ou deux personnalités.

Voici la présentation en quatrième de couverture :

« Des gens comme vous et moi » ou presque … Vous les croisez dans la rue sans les remarquer et vous ne saurez jamais rien d’eux.

Pourtant sous leur apparente banalité, leur uniformité, se cachent des histoires individuelles drôles ou tragiques, mais toujours singulières. Un objet du quotidien, un parfum volatil, une rencontre ordinaire suffisent à changer leur destin ou à les révéler à eux-mêmes, de façon souvent inattendue.

Et si, au détour de quelqu’une de ces nouvelles, vous vous reconnaissez un peu en l’un d’entre eux, n’en soyez pas trop surpris :

« des gens comme vous et moi » vous dis-je !

Rien à rajouter à cette présentation. Si ce n’est que j’ai passé de très bons moments à pénétrer ainsi par effraction dans la vie de tous ces gens. Je suis bien consciente qu’il s’agit de fictions, mais l’écriture fine et précise d’Anick Baulard m’a emportée et j’ai eu envie de croire à l’existence de toutes ces personnes ! J’ai beaucoup ri, parfois eu la larme à l’oeil, été attendrie, sidérée ou glacée. Jamais indifférente, jamais.

Je connaissais Anick Baulard la haijin dont j’apprécie énormément les haïkus. J’ai découvert Anick Baulard la nouvelliste, excellente narratrice, maîtrisant l’art de la chute et fine observatrice de l’humain.

« Des gens comme vous et moi »
Anick Baulard
ASA Editions, 2011
13 euros

Je vous reporte ici deux de mes poèmes écrits il y a déjà un bout de temps, dans un esprit qui flirte, il me semble, avec celui de cet ouvrage :

DANS LES RUES

Nous flânons
Dans les rues
Comme une multitude
De solitudes
Regards qui se croisent
Sans s’emmêler
Comme des milliers de poussières
Dispersées par les vents
Comme des consciences passionnées
Des fumées de flammes séparées
En un même feu
Comme des bulles de savon
De toutes les couleurs
Scintillantes de confettis
Qui s’élèvent soufflées
De la paille d’un dieu facétieux.

Mariposa, à Cotonou, le 19 juin 1998 à 12h55

Extrait de mon recueil « Perles de Rêves et Gouttes de Pensées »

FLÂNERIES

Aller humer le parfum des rues
Prendre le pouls de la ville
Se glisser à travers les pavés
Furtivement dans la vie des gens
Accrocher un morceau de ciel
Aux branches des arbres
Pendre son coeur
Aux chants des oiseaux
Oublier les voitures et les bruits
La poussière et les cris
Se fondre passe-muraille
Dans la tapisserie grisaille
Des années volées par le temps
Ramper avec la vigne et le lierre
Sur ces pierres caressées par le vent
Se dissoudre dans l’éternité.

Mariposa, à Bordeaux, le 21 mai 1999 à 12h20

Extrait de mon recueil « Chrysalide en exil »



4 grains de pollen to “« Des gens comme vous et moi » et deux poèmes”

  1. Anick Baulard dit :

    Ah oui, tes poèmes sont tout à fait « en phase » avec mes nouvelles. Le second, en particulier, me touche beaucoup.

    « Se fondre passe-muraille
    Dans la tapisserie grisaille
    Des années volées par le temps »

    voilà une bien belle trouvaille !

    Merci pour toutes ces « correspondances » qui nous font si proches.

  2. Claire-Lise dit :

    J’ai croisé et apprécié souvent Annick Baulard dans mes lectures poétiques mais lisant peu de nouvelles, j’ignorais qu’elle en écrivait aussi.

    J’aime l’idée de cet ouvrage qui semble un bon antidote à l’indifférence dans laquelle nous avons tous tendance à nous réfugier par facilité.

    • Mariposa dit :

      « J’aime l’idée de cet ouvrage qui semble un bon antidote à l’indifférence dans laquelle nous avons tous tendance à nous réfugier par facilité. »
      C’est exactement ça Claire-Lise !
      Et si tu as aimé les textes d’Anick Baulard que tu as déjà lus, tu ne seras pas déçue !

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